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Vadim Repin et Paavo Järvi à Pleyel - Symphonies de jeunesse - Compte-rendu

Ceux qui fuient les salles de concerts à l’entracte ont tort, car c’est bien souvent en seconde partie que se passent les choses les plus intéressantes. Le dernier programme de la saison à l’Orchestre de Paris n’a pas fait exception avec une 1ère Symphonie de Chostakovitch des grands soirs. Glazounov, qui dirigeait encore en 1925 le Conservatoire de Saint-Pétersbourg rebaptisé Leningrad, ne s’y était pas trompé : il avait flairé dans l’exercice du jeune étudiant de 19 ans l’œuvre d’un moderniste convaincu.

La maîtrise de l’architecture d’ensemble comme de l’agencement des timbres sont du futur compositeur du Nez comme de la fameuse Lady Macbeth de Mtsensk qui déclencha l’ire du Petit père des peuples. L’orchestre comme son patron Paavo Järvi ont fait leur cette esthétique pour le bonheur du public. La soirée s’était ouverte sur un autre essai d’un bébé compositeur avec la première des deux Symphonies de Gounod : il faudrait la délicatesse de doigts d’un Michel Plasson pour rendre justice à ces pages si incorrigiblement françaises…

C’est Vadim Repin, dépositaire de la tradition du grand violon russe, qui défendait le 3ème Concerto de Saint-Saëns d’un archet vainqueur et lyrique à la fois. Il s’est montré à la hauteur du créateur et dédicataire de l’œuvre Pablo de Sarasate, caracolant avec aisance dans ce portrait de la vie musicale du Paris du début de la Troisième République, transformant les vertigineuses cadences en feux d’artifice délectables. Il fallut bisser le mouvement lent. Une saison qui se termine décidément sur les sommets.

Jacques Doucelin

Paris, Salle Pleyel, 27 juin 2012.

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Photo : DR
 

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