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Festival de Sablé - Terpsichore retrouvé - Compte-rendu
A Sablé, l' affiche reste plurielle, faite de grands et petits ensembles dont la passion commune est le Baroque, cette fièvre expressive qui embrasa l'Europe aux XVIIème et XVIIIème siècles, de l'Italie - en l'occurrence terre fondatrice - à l'Allemagne, la France, l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal. Précisément, c'est à la nouvelle responsable artistique du festival que nous devons l'entrée du monde lusophone (Portugal, Brésil, Cap-Vert, etc.,) dans la programmation de cette édition 2012. Alice Orange, en effet, vient de succéder à ce poste à Jean-Bernard Meunier (qui y fut pendant plus de trente ans un directeur toujours motivé). Une femme d'initiative dont la curiosité s'inscrit tout naturellement dans l'actuel mouvement d'exhumation des musiques «hautes époques». Au-delà, le théâtre cohabite exemplairement avec la musique à Sablé. Une convergence qui célèbre dans un même élan le mariage du visuel et de l'écoute, acte majeur de la représentation baroque.
Ainsi du concert d'ouverture qui mêlait en un geste hautement signifiant les répertoires du chant, de la scène et de la danse au début du XVIIIème siècle. Associés en la circonstance, le concert instrumental des Talens Lyriques, dirigé en maître-rythmicien (de son clavecin) par Christophe Rousset, et la Compagnie Fêtes Galantes, bien préparée par Béatrice Massin, créatrice notoire de la chorégraphie baroque, saluaient dans l'esprit requis trois emprunts festifs à Jean-Féry Rebel, qui triompha à Paris au début de l'ère des Lumières (vers 1730), avant de réveiller le chef-d'oeuvre de la soirée : l'acte de ballet Terpsichore de Haendel, écrit en 1734 sur un livret de Giacomo Rossi et destiné à la reprise de l'opéra Il Pastor Fido du même au King's Theatre de Londres.
Aussi bien, à travers ces pages, Béatrice Massin poursuit sa quête chorégraphique d'un nouveau Baroque, ample, simple et généreux ; à tout le moins dispensateur d'une énergie fondamentale où le bienfaisant activisme de Christophe Rousset et de ses Talens a sa part. En tout cas, on sera heureux de revoir plus avant dans la saison ce spectacle stimulant où la manière aisée de Rebel agit sur le ballet éponyme haendélien au point d'en faire un prologue d'opéra composé dans le plus pur style français (les brillantes vocalises imparties à l'Apollon belcantiste de Marianne Beate Kielland et à la sensible Erato de Sabina Puértolas qui dialoguent avec le rôle dansé de Terpsichore, tout en pantomime et en pas virtuoses).
Roger Tellart
Sablé, Centre culturel Joël Le Theule, 21 août 2012
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Photo : DR
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