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Musique_et_entreprise - Une interview de Jean-Michel Levacher, Directeur de la communication de la Matmut
La Saison de la Fondation Royaumont bat son plein jusqu’au 14 octobre. Depuis 2009, la Matmut destine une part importante de son action de mécénat à l’institution musicale valdoisienne. C’était donc occasion d’interroger Jean-Michel Levacher, Directeur de la communication, sur les grands axes de la politique de mécénat d’une mutuelle d’assurance qui a fêté l’an dernier le cinquantième anniversaire de sa naissance.
Depuis quand et comment votre action de mécénat culturel se développe-t-elle ?
Jean-Michel Levacher : Nous avons commencé notre réflexion sur le mécénat culturel il y a cinq ou six ans environ, auparavant nous étions très engagés sur le sponsoring sportif. Dans notre esprit mutualiste, il est important que la Matmut participe à la vie sociale, par exemple à travers le sport et la culture. Le sport avec de grands clubs parfois, mais aussi les clubs plus modestes, qui font le maillage de la vie associative et sportive française. Notre action dans le domaine culturel est plus récente que dans le domaine sportif. Nous n’en attendons pas des retombées médiatiques fortes.
Notre volonté lorsque nous faisons du mécénat ou lorsque nous nouons des partenariats culturels - les deux sont possibles – est d’impliquer nos salariés. Quand nous avons par exemple passé une convention de mécénat avec l’Opéra de Rouen, ce n’était pas pour que Matmut soit écrit en grand sur le rideau avant qu’il ne se lève, mais pour que nos salariés puissent bénéficier de places tout au long de l’année pour de l’opéra, des concerts classiques ou de la danse. C’est d’ailleurs par Rouen, où se trouve le Siège Social de notre entreprise, que notre action de mécénat culturel a démarré, mais nous sommes aujourd’hui présents dans toute la France métropolitaine et en Corse.
Quel est le montant global du mécénat culturel de la Matmut ?
J.-M. L. : Ce montant comprend à la fois des actions de mécénat en direction de diverses structures culturelles et des achats d’œuvres d’art pour notre Centre d’art contemporain de Saint-Pierre-de-Varengeville (76). Si l’on exclut ces achats, aucune de nos subventions n’excède 100 000 euros par an.
Comment votre action de mécénat s’est-elle développée sur le plan de la musique ? Qu’est-ce qui a motivé vos choix ?
J.-M. L. : Nous avons fait des choix musicaux et nous soutenons tous les types de créations musicales : l’Opéra de Rouen, la Fondation Royaumont, le 106, la Scène de Musiques Actuelles de la CREA… Nous avons par ailleurs des partenariats avec le festival de jazz de Montauban, avec la Rock School Barbey à Bordeaux. Les musiques quelle quelles soient sont toujours de la musique.
Plaçons nous plus précisément maintenant sur le terrain de la musique « classique »…
J.-M. L. : L’un de nos premiers partenariats, qui a duré trois ans et s’est arrêté, car ne nous voulons pas que nos partenaires se sentent appuyés sans réserves et de façon définitive, était avec la FNAPEC (Fédération nationale des parents d’élèves de Conservatoires) qui organise un concours tous les ans. Nous en avons été le partenaire principal pendant un certain temps. C’était une façon d’entrer dans la musique classique. Puis sont venus l’Opéra de Rouen, qui est un grand opéra, et, pratiquement en même temps, la Fondation Royaumont.
Pourquoi le choix de cette dernière ?
J.-M. L. : Parce que Royaumont c’est aussi la formation des musiciens. La formation est l’un des moteurs de notre entreprise comme elle l’est à Royaumont. Et, comme nous, Royaumont propose un accompagnement pérenne.
Hormis l’Opéra de Rouen et la Fondation Royaumont, quels sont vos autres interventions en musique classique ?
J.-M. L. : L’Opéra de Rouen et Royaumont représentent l’essentiel pour la musique classique, sachant que nous avons aussi d’autres partenariats comme avec le Festival d’Arques-la-Bataille.
Quelle différence faites-vous entre mécénat et partenariat ?
J.-M. L. : La forme est pratiquement la même mais les contreparties ne sont pas les mêmes. La défiscalisation n’intervient que sur le mécénat.
Je crois que vous avez aussi un amphithéâtre à l’intérieur du Siège Social de la Matmut à Rouen…
J.-M. L. : En effet et nous y organisons, avec nos mécénés, des concerts destinés uniquement aux salariés de la Matmut. Nous avons par exemple eu la chance d’y accueillir un récital d’Alexandre Tharaud.
Nous organisons par ailleurs avec l’Orchestre de chambre de l’Opéra de Rouen des concerts gratuits dans une église à Saint-Pierre-de-Varengeville, commune de Seine-Maritime où se trouve notre Centre d’art contemporain.
Comment est né ce Centre ?
J.-M. L. : C’est un lieu qui fait partie du patrimoine de l’entreprise depuis une quarantaine d’années. Il a été un lieu de travail autrefois, mais avec la construction d’un bâtiment moderne plus adapté, il s’est trouvé libéré. La Matmut est une entreprise mutualiste, son capital doit travailler ; nous avons le souci de la bonne gestion de nos fonds. Le château vide, il fallait en faire quelque chose : nous y avons installé à la fois l’université d’entreprise de la Matmut et une galerie d’art, ouverte du mercredi au dimanche, de 13h à 19h. Nous y organisons des expositions gratuites et, dans le cadre de partenariats avec des musées nationaux tels que le Centre Pompidou, des ateliers d’enfants – ceux-ci ont lieu à Saint-Pierre-de-Varengeville mais aussi à Rouen.
Hormis la musique et ce Centre d’art contemporain, quels sont vos autres domaines d’intervention ?
J.-M. L. : Nous sommes partenaires d’un festival de lecture à Rouen : « Terres de Paroles », mais aussi du festival multiculturel Automne en Normandie. Par ailleurs, les espaces de travail, au sein du siège social de l’entreprise, à Rouen, portent le nom d’un navigateur ou d’un aviateur célèbre. On y trouve à chaque fois un buste de ce celui-ci. Enfin, des expositions (7 ou 8 par an) se tiennent aussi dans nos locaux.
Propos recueillis par Alain Cochard, le 7 septembre 2012
Saison Musicale de la Fondation Royaumont : www.royaumont.com
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Photo : DR
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