Après avoir été exécutée pour la première fois en 1769 pour l’inauguration de l’église de l’hospice municipal de Hambourg, la cantate sacrée Les Israélites dans le désert (plus tard rebaptisée « oratorio » au vu de ses vastes dimensions) a d’emblée connu un grand rayonnement : Gluck la dirigea à Vienne en 1777 et elle fut rééditée du vivant de son auteur qui, selon ses propres termes, la destinait non seulement aux « occasions solennelles », mais aussi à être jouée « n’importe quand, à l’intérieur et à l’extérieur de l’église, simplement à la gloire de Dieu et sans porter ombrage aux différentes confessions ».
La souffrance, le désespoir des Israélites traversant le désert (« notre gorge est sèche, nous respirons à peine ») se veut donc ici une expérience universellement partageable.