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Orchestres en fête à Lyon - Ouverture en fanfare - Compte rendu
D’entrée de jeu, le ton est donné au cours d’une brève mais éclairante séance d’initiation à la direction d’orchestre pour de jeunes scolaires où Leonard Slatkin (photo), Directeur musical de l’Orchestre national de Lyon, passe la baguette à certains d’entre eux, montrant avec humour le chemin à suivre par des conseils simples et avisés. Le déroulement de la journée témoigne de la vitalité de la vie musicale de la Région Rhône-Alpes. La première répétition de l’Orchestre des Juniors (dans un extrait de Carmen) dirigée avec un grand savoir-faire par le chef résident Quentin Hindley (altiste de l’Orchestre de l’Opéra de Paris), est la preuve édifiante et touchante de l’engagement des musiciens en herbe et de leur enthousiasme. Autre moment fort, la présentation passionnée de l’orgue Cavaillé-Coll de l’Auditorium par son restaurateur Michel Gaillard, artisan de la véritable résurrection d’un instrument historique construit en 1878 pour la salle du Trocadéro à Paris et acquis en 1975 par la ville de Lyon.
Changement de lieu dans le hall de la gare de Perrache où l’Orchestre des Jeunes (environ 80 musiciens de 16 à 20 ans) séduit et impressionne le public de passants avec une Farandole de L’Arlésienne de Bizet mise en scène de manière spectaculaire sous la forme d’un flashmob - les cuivres triomphants arrivent par l’escalier roulant ! Le concert en fin d’après-midi, sous la direction de Leonard Slatkin, permet d’apprécier grandeur nature, l’orgue de l’Auditorium dans tout son éclat. En soliste, Vincent Warnier se love sans difficulté dans le dense écrin de la Symphonie concertante op 81 du compositeur belge Joseph Jongen (1873-1953), une œuvre commandée à l’origine pour l’orgue monumental d’un grand magasin de Philadelphie, mais dont la création eut finalement lieu à Bruxelles en 1928. Partition tour à tour puissante, frémissante, sensuelle, impressionniste, qui culmine dans une Toccata finale où le soliste doit manifester une virtuosité flamboyante. Dans Les Planètes de Gustav Holst (1918), l’intensité du jeu des interprètes le dispute au caractère féérique, cosmique et spirituel de l’infiniment grand, jusqu’à la conclusion évanescente du chœur de femmes. Une manière de prendre connaissance de toutes les potentialités d’un orchestre, mais aussi le point culminant d’une journée lyonnaise particulièrement fructueuse et riche d’enseignements.
Michel Le Naour
Lyon, Auditorium Maurice Ravel et Gare de Lyon Perrache, 16 novembre 2013
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Photo : DSO
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