La série « Piano nouvelle génération » de l’Auditorium flambant neuf de la Fondation Louis Vuitton recevait le jeune russe Georgy Tchaidze (25 ans) déjà remarqué lors d’un récital donné en 2012 à Toulouse pour le Festival Piano aux Jacobins (1).
 
Il ne faut pas s’attendre à une attitude démonstrative de la part de cet artiste très concentré et un rien austère. L’intérêt de son concert réside ailleurs, dans une vision introspective de la musique qui convient aux 3 Intermezzi op. 117 de Brahms. Les 4 Mazurkas op. 17 de Chopin, très stylées, demeurent légèrement en retrait par le refus d’accentuer rythme et rubato, mais avec la 7ème Sonate et Vers la flamme de Scriabine, Tchaidze sort de ses gonds, s’enflamme et délivre une exécution où l’engagement le dispute à la perfection technique. Sous ses doigts agiles et puissants, les célèbres Tableaux d’une exposition de Moussorgski manifestent un remarquable sens de la construction jusqu’à La Grande porte de Kiev, impressionnante de souffle orchestral. Tchaidze sait raconter une histoire et évoquer chaque Promenade par des nuances affinées et subtiles.

Du grand art témoignant d’une remarquable maturité et une prestation qui fait honneur à cette nouvelle série de concerts, qui se poursuivra le 27 février avec l’intégrale des Sonates et Partitas de Bach sous l’archet de Tedi Papavrami. A ne pas manquer non plus les prochaines masterclasses publiques de Gautier Capuçon les 27 et 28 mars.
 
Michel Le Naour
 
(1) Lire le CR : www.concertclassic.com/article/georgy-tchaidze-au-festival-piano-aux-jacobins-talent-davenir-compte-rendu
 
Paris, Auditorium de la Fondation Louis Vuitton, 30 janvier 2015 / www.fondationlouisvuitton.fr
 
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