Journal

Elsa Grether et François Dumont au Musée Eugène-Delacroix - Complicité et engagement – Compte-rendu

Le Musée Eugène-Delacroix proposait, dans le cadre intimiste de l’atelier où le peintre a produit nombre de ses œuvres, un concert dédié à des pages rarement jouées de musique française par la violoniste Elsa Grether( photo) et le pianiste François Dumont, deux interprètes dont un récent enregistrement a montré la complicité dans le même répertoire (1).
 
Les Sonates de Gabriel Pierné (1901)et de Louis Vierne (1908), respectivement dédiées à Jacques Thibaud et Eugène Ysaÿe, se situent dans la descendance franckiste et mériteraient davantage de reconnaissance tant elles expriment, au-delà du charme et de l’élégance, tout un monde de subtilité et d’humanité.
Les deux interprètes, en parfaite communion, savent dégager avec engagement, passion et poésie toute la quintessence de ces partitions majeures de la musique de chambre. L’archet souple, la noblesse de jeu, la richesse de coloris du violon expressif d’Elsa Grether – une artiste talentueuse formée à l’école de Ruggiero Ricci à Salzbourg et à celle de Régis Pasquier à Paris – se marie à l’autorité, aux couleurs et à la puissance du jeu de François Dumont qui réussit à vaincre la verdeur d’un demi-queue mal harmonisé et même à lui insuffler des sonorités d’orgue (final Largamente – Allegro agitato de la Sonate de Vierne). Deux courtes pages de Fauré (Romance op. 28 et Les Berceaux) intercalées entre les sonates apportent une respiration bienvenue. Un moment de pur bonheur.
 
Michel Le Naour

logo signature article

(1) www.concertclassic.com/article/french-resonance-par-elsa-grether-et-francois-dumont-0
 
Paris, Musée national Eugène-Delacroix, 23 novembre 2015

© Jean-Baptiste Millot

Partager par emailImprimer

Derniers articles