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41e Festival de Sablé – Cap sur l’Amérique latine et naissance d’un Festival Off
Ainsi l’Ensemble Pulcinella d’Ophélie Gaillard ouvre-t-il le Festival 2019 avec un programme « Zamba » ; des ouvrages de Sanz, Ortiz et Boccherini interprétés par Claire Lefilliâtre et Lucile Richardot. Entre cette soirée inaugurale et le concert de clôture occupé par les fastueuses musiques de la cathédrale de Puebla, par La Chimera d’Eduardo Egüez et le Chœur de Pampelune, le mélomane aura pu goûter à diverses propositions, parmi lesquelles des concerts d’orgue.
Inscrits dans le cadre d’une « Route des orgue » en Sarthe et en Mayenne, ces rendez-vous, trois au total, présentent des musiques souvent hautes en couleur, telles ces saisissantes « Batailles » (de Cabanilles, Ximénes, Bruna, Correa de Arauxo, etc.) qui furent diffusées en Amérique latine et que Sarah Kim fera vibrer sur l’orgue de la Basilique Notre-Dame du Chêne. Tous les amoureux de l’instrument à tuyaux retiendront aussi le programme « Tupasy Maria » (Correa de Arauxo, Guerrero, Zipoli), avec la soprano Dagmar Saskova, le cornet de Judith Pacquier et l’orgue de l’église Notre-Dame de Sablé tenu par Laurent Stewart, tout comme « Les Conquistadores de la musique » par Cindy Castillo et Vincent Delbushaye.
Fil rouge du 41e Festival, l’Amérique latine ne monopolise pas l’affiche. La musique allemande s’illustre dans un « Bach à voix basse » par Orfeo 55, Nathalie Stutzmann et le baryton Leon Kosavic, ou encore la Passion selon Saint Jean, temps fort qui rassemble le Banquet Céleste, le Chœur Mélisme(s) et la Maîtrise de Bretagne, tous sous la direction de Damien Guillon. Dans un registre différent, la Tafelmusik de Telemann fait l’objet d’une originale mise « en tableaux vivants » par les soins de l’Ensemble Amarillis d’Héloïse Gaillard.
Vraie institution désormais à Sablé, la Grande Veillée – une soirée entièrement réservée au concerto – promet un moment aussi tonique que surprenant cette fois : elle a été confiée aux guitariste Monica Pustilnik et Thibaut Garcia qui, avec le jeune Ensemble Jupiter de Thomas Dunford, exploreront des partitions de Vivaldi et ... de Joaquin Rodrigo ! Quant à musique du trop négligé Jean-Marie Leclair, après des concertos l’an dernier, on se félicite qu’elle soit une fois de plus programmée, et à nouveau confiée à l’excellent ensemble La Diane Française de Stéphanie-Marie Degand. Nul doute que celui-ci apportera tout leur charme et leur élégance aux deux Récréations.
Un Festival Off à Sablé ? Alice Orange ne cache pas que l’idée lui est venue en observant le « Fringe » du Festival de musique ancienne d’Utrecht, série de concerts gratuits confiés à de jeunes musiciens. Du 21 au 24 août (à 18h30), on pourra ainsi découvrir successivement l’Ensemble ApotropaïK, Nulle Dies Sine Musica (avec un éclatant programme de fanfares signées, Lully, Charpentier, d’Anglebert, etc.), les irrésistibles Kapsber’girls – formation déjà rien repérée – dans un florilège tout français et le Stingo Music Club de la violoniste Sarah Lefeuvre pour un « Back to british roots ». Ces préludes festifs – et gratuits – au concert du soir sont tous mis en espace par Florence Beillacou.
Enfin, les amateurs de partitions rares noteront la venue de l’Ensemble I Gemelli du ténor et chef suisse Emiliano Gonzalez-Toro (photo). La formation a signé il y a peu un premier disque (Naïve) très réussi occupé par les Vêpres de la Vierge de la milanaise Chiara Margarita Cozzolani (1602-1678), compositrice et religieuse bénédictine. Gonzalez-Toro et ses troupes sont au rendez-vous (à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Brûlon) pour ce qui marquera la création française de l’ouvrage.
Alain Cochard
http://lentracte-sable.fr/festival-de-sable/
Photo © Michel Nowak
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