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Arabella à l’Opéra Bastille - La Belle et le Rustre
Tiens, revoilà Arabella ! Presque dix ans après les errances de Peter Mussbach dans un piteux spectacle pour le Châtelet (ou tout de même Arabella avait les traits opulents et la voix conquérante de Karita Mattila), la belle amoureuse au cœur pur revient enchanter Paris.
Renée Fleming s’y ose dans un rôle qui est tout le contraire de celui de la Comtesse Madeleine, gloire absolue de sa carrière parisienne dans ce qui aura été le plus spectaculaire moment d’inspiration de Robert Carsen, cette scène finale de Capriccio qu’on n’a toujours pas oubliée.
Fleming aura-t-elle la jeunesse, la volonté, l’élégance qu’exige Arabella ? On verra bien. Elle aura en tous cas un Mandryka de première force en Michael Volle, baryton sombre et mordant, chanteur-acteur prodigieux qui brûle chacun de ses rôles. Mandryka lui va à la perfection, de voix comme d’allure.
Deux Zdenka alternent, Julia Kleiter et Genia Kühmeier, luxe absolu. On voudrait vous dire d’aller écouter l’une et l’autre. Le reste du plateau parle de lui-même : Doris Soffel en Adelaïde, Kurt Ryd, Joseph Kaiser, tous sous la direction de Philippe Jordan, richardstraussien confirmé et souvent inspiré. Marco Arturo Marelli signe mise en scène et décors.
Jean-Charles Hoffelé
R. Strauss : Arabella
Du 14 juin au 10 juillet 2012
Paris - Opéra Bastille
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Photo : Renée Fleming. Photo Credit: Decca/Andrew Eccles
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