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Atelier Gluck : Opéra et tragédie

Mis en scène par Eric Ruf, le prochain spectacle de l'Atelier lyrique de l'Opéra de Paris mêle des extraits de tragédies de Gluck et d'ouvrages de Virgile, Guimond de la Touche et Philippe Quinault. Une expérience originale et une nouvelle occasion d'entrer en contact avec une pépinière de jeunes voix.

"Pas de costumes contemporains ou décalés mais des robes et des manteaux, la chemise de nuit des bourgeois de Calais. Pas de fosse d'orchestre mais un rapport direct au public qui cerne l'espace de l'amphithéâtre. Un piano seulement, tout juste un air de flûte. Et un acte, à chaque fois le plus difficile, l'acmé du drame, de trois tragédies de Christoph Willibald Gluck. Une fois là, dans cette réduction, la seule demande, la seule possibilité, la seule modernité espérée est celle de l'acuité du sentiment choisi, de la vérité de l'interprétation et c'est la seule qui vaille. Tel est l'enjeu et la hauteur de l'atelier proposé, affirme Eric Ruf, Sociétaire de la Comédie Française. Atelier auquel je me sens plus convié en tant que comédien "spécialiste" d'un art cousin - la tragédie parlée - qu'en tant que metteur en scène.

Expérience singulière que le spectacle Gluck de l'Atelier Lyrique de l'Opéra de Paris où des extraits de trois ouvrages de Gluck se mêlent à des textes parlés, dit par la comédienne Martine Chevallier, elle aussi Sociétaire de la Comédie Française.

Pour l'Acte III d'Orphée et Eurydice, c'est au "Géorgiques" de Virgile qu'Eric Ruf a fait appel. Suit le troisième volet d'Iphigénie en Tauride qui fait pour sa part appel au texte de l'"Iphigénie" de Claude Guimond de la Touche. Choix on ne peut plus logique car l'auteur est le co-inspirateur avec Euripide du livret de Nicolas-François Guillard et du compositeur pour cette "tragédie à la grecque" créée en 1779.

Un ouvrage qui a d'ailleurs pesé de façon déterminante sur la vocation du jeune Berlioz. Ne confiait-il pas en effet dans ses Mémoires : "Et le jour où, après une anxieuse attente, il me fut enfin permis d'entendre Iphigénie en Tauride, je jurai, en sortant de l'Opéra que, malgré père, mère, oncles, tantes, grands parents et amis, je serais musicien." En conclusion du spectacle, des scènes des Actes II et V d'Armide seront associées à des extraits de la pièce éponyme de Philippe Quinault, le librettiste d'un opéra donné pour la première fois à l'Académie Royale de Musique en 1777.

Si on leur précise enfin que les jeunes voix de l'Atelier Lyrique ont été préparées par Rachel Yakar entre autres, les mordus d'art lyrique et curieux de nouveaux talents n'hésiteront pas un instant à assister à l'une des trois représentations de cet Atelier Gluck !

Alain Cochard

Amphithéâtre Bastille. Les 8, 9 et 10 décembre à 20 h

Photo : DR
 

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