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« Aux Armes Contemporains ! » à la Scala Paris – Panorama éclectique – Compte-rendu

La Scala Paris poursuit son expansion. C’est ainsi qu’après l’ouverture de sa salle principale en septembre 2018 boulevard de Strasbourg, puis deux ans plus tard de la Piccola Scala, la petite salle en sous-sol de 180 places venues s’ajouter aux 700 fauteuils de la grande salle, l’institution théâtrale que dirige Frédéric Biessy inaugure un autre théâtre, à Avignon : la Scala Provence, ici aussi dans un lieu culturel historique de la ville, l’ancien Cinéma Pandora. Avec les mêmes objectifs de création artistique liée au théâtre et à la musique, cette fois en relation étroite avec le festival de la Cité des Papes (ouverture en juin 2022, à la veille du festival). Ce sera aussi l’occasion du lancement d’un label discographique : Scala Music.
 
En attendant, la Scala-Paris poursuit sa programmation, après une année en suspens comme pour bien des théâtres. Quasi ouverture de saison, prend place le festival sur deux jours de week-end « Aux Armes Contemporains ! », dédié à la création musicale.
La première soirée s’amorce par un concert chambriste, dans la petite salle, à la charge d’Eudes Bernstein (photo) qui reprend le programme « Spirales » de son disque à paraître en ce mois d’octobre (1). Bernstein lui-même aux saxophones alto et soprano, est accompagné du saxophone de Joakim Cielsa, de la clarinette de Filipo Biuso, du violon de Misako Akama, du piano d’Orlando Bass et du chant de la soprano Jeanne Crousaud, pour un programme à l’éclectisme le plus attirant. Défilent ainsi : Inflexion (à la mémoire de Gérard Grisey) de Ondrej Adámek (né en 1979) pour deux saxophones en duo de vibrations ; Strates, pour saxophone alto, saxophone soprano, violon et piano, de Vincent David (né en 1974, Grand Prix lycéen des compositeurs 2021), œuvre libre et libérée des préceptes du post-sérialisme dans sa virtuosité ; Un Lieu verdoyant (hommage à Gérard Grisey – toujours !) de Philippe Leroux (né en 1959), pour saxophone et voix aux délicates sonorités entremêlées ; Quartett op. 22 de Webern, retour d’un classique pour saxophone, violon, clarinette et piano ; La Valse de Ravel, autre classique, mais d’un autre genre, dans un arrangement de Yann Stoffel pour saxophone, violon et piano ; et enfin, création mondiale, Long Playing de Matteo Franceschini (né en 1979), compositeur que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de génial, pour saxophone et électronique sur un rythme de batterie façon pop-rock ou free-jazz, des plus entraînants. Un panorama à la fois divers dans ses esthétiques et séduisant.
 
© Gwendal Le Flem

Le Papillon noir © Gwendal Le Flem
 
En seconde partie de soirée, Le Papillon noir investit la grande salle. Ce monodrame lyrique de Yann Robin (né en 1974) sur un texte de Yannick Haenel, pour récitante, chœur et orchestre, avait été créé en 2018 (voir le compte-rendu de sa création à Gennevilliers (2)). Il revient avec les mêmes participants : l’ensemble Multilatérale, douze chanteurs du groupe Les Métaboles, sous la direction enlevée de Léo Warynski pour cette musique percussive, soutenant la voix théâtrale d’Élise Chauvin ; auxquels s’adjoint, dans le cadre de cette première parisienne, l’appoint du Grame pour la réalisation informatique et d’Arthur Nauzyciel pour une sobre mise en espace. Autre moment d’une émotion choisie.
 
Pierre-René Serna

La Scala Paris, 8 octobre 2021 // lascala-paris.com/
 
(1) 1 CD Paraty
(2) www.concertclassic.com/article/creation-du-papillon-noir-de-yann-robin-monologue-dans-lau-dela-compte-rendu

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