Eclectique, le programme de la pianiste arménienne Varduhi Yeritsyan (29 ans) convoque aussi bien Jean-Sébastien Bach que la musique française avec Chausson, Ravel, Debussy ou Mantovani. Outre des études à Moscou au Conservatoire Tchaïkovski, la jeune interprète a suivi à Paris la classe de Brigitte Engerer avant d’être nommée « Révélation Classique » de l’Adami en 2007.

Dans la 3ème Suite anglaise BWV 808 de Bach, par son jeu varié et contrasté, Varduhi Yeritsyan attache du prix à la recherche de la sonorité, tout en faisant preuve d’une grande autorité dans la succession de danses conduites avec une lisibilité de tous les instants. Les deux pièces de Bruno Mantovani lui offrent un éventail de possibilités tant dans le domaine du timbre (Dédale) que du rythme (4ème Etude « Pour les mains alternées » très influencée par Ligeti). Le charme de Paysage de Chausson est rendu par une élégance nuancée, avant que ne résonne une Sonatine de Ravel fluide, arachnéenne et d’un coloris délicat. Enfin, la fougue virtuose emporte de son élan L’Isle Joyeuse de Debussy, précise, exacte mais aussi poétique et d’une sensualité vaporeuse. Intelligemment conçu et mené, ce récital porte la marque d’un véritable tempérament pianistique qui s’exprime déjà pleinement.

Michel Le Naour

Paris, Auditorium du Louvre, 2 décembre 2010

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Michel Le Naour

> Programme détaillé et réservations de l'Auditorium du Louvre