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DVD : Carmen, façon Karajan
Karajan confessait une passion sans frein pour Carmen, et le film qu’il réalisa, avec son réalisme de pacotille et malgré une photographie soignée due à François Reichenbach, demeure toujours aussi déconcertant. Cette Andalousie de carte postale a vécu, c’est certain, mais il faut passer outre décors et costumes pour apprécier une direction d’acteur étonnante, quasiment expressionniste. Bumbry est au sommet de ses moyens, sensuelle et jamais vipérine, son français excellent, ce dont on ne peut créditer le Don José pugnace mais mal chantant de Jon Vickers, au dramatisme outré. Pour une Michaela de rêve, Mirella Freni, il faut subir l’Escamillo vériste de Justino Diaz, au physique avantageux mais à la voix sans mordant. Seconds rôles luxueusement distribués (Julia Hamari en Mercédès !), mais au français incertain.
Jean-Charles Hoffelé
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