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DVD : des Noces de Figaro mitigées

La remasterisation du film le plus célèbre de Jean-Pierre Ponnelle laisse vraiment à désirer : image ternie, confinée dans des teintes marrons, aux seconds plans affadis, son étriqué sentant la source VHS, tout cela accentue encore l’impression désagréable laissée par le jeu en play-back, et souligne l’incongruité des fameux moments d’introspection où les chanteurs gardent les lèvres serrées. Si l’opéra est le lieu par excellence de l’artifice, un excès de ce dernier suffit à lui faire frôler le ridicule.

Mais si la réalisation a vieilli, comme d’ailleurs le continuo (ce clavecin qui joue au synthétiseur, à moins que ce ne soit l’inverse), le cast est toujours partiellement aussi étincelant, avec la Suzanne de Freni qui met dans une distribution internationale le sourire de l’italien véridique. Fischer-Dieskau, comte sadique et presque surdimensionné, Prey, le plus naturel des Figaro de sa génération, aussi à l’aise chez Mozart que chez Rossini (la réédition du Barbier de Séville chez le même éditeur ne mérite d’être vue que pour lui) dament le pion au Chérubin débraillé de Maria Ewing et la Comtesse sans lustre de Kiri Te Kanawa. Direction musicale de Böhm, mais eu-t-il simplement l’idée d’imaginer la « Folle journée » que Solti imposait dès l’ouverture ?

Jean-Charles Hoffelé

Les Noces de Figaro de Mozart. DVD Deutsche Grammophon. Direction Karl Böhm.

Photo : DR
 

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