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Elémentaire, mon cher ! par l’équipe du CRÉA d'Aulnay-sous-Bois à l’Amphithéâtre Bastille – Comme des pros – Compte-rendu
Il y deux ans, le CRÉA (Création vocale et scénique à Aulnay-sous-Bois) fêtait ses trente ans d’existence et Dominique Boutel avait souligné dans nos colonnes (1) l’exemplaire réussite de la structure, conduite depuis l’origine par Didier Grojsman, dont le but est d’offrir aux enfants une pratique vocale dans le cadre de projets scéniques.
Chaque saison, le CRÉA propose un nouveau spectacle fruit d’une commande passée à un compositeur : place cette fois à Elémentaire, mon cher !, une comédie musicale écrite par Thierry Boulanger sur un livret d’Alyssa Landry. Cette dernière a ici croisé deux histoires du célèbre détective inventé par Sir Arthur Conan Doyle : Le Signe des Quatre et L’Entrepreneur de Norwood. Inde coloniale, trésor volé, pacte entre quatre bagnards d’une part, suspecte culpabilité de meurtre d’un jeune notaire de l’autre : secouez énergiquement et vous obtenez un argument plein de rebondissements qui – c’est l’un des points essentiels du cahier des charges soumis au compositeur – donne de l’occupation à tous les participants.
© Philippe Ferre
Des rôles principaux se détachent évidemment, mais il convient d’abord de souligner la variété d’une partition (de 75 minutes environ) rythmée et pleine charme qui, entre airs, duos, trios, etc., épisodes choraux et chorégraphiques – sans oublier de drôles scènes de travestissement qui amènent Sherlock Holmes et Watson a passer derrière un paravent pour faire mine de se changer et être dans les faits remplacés par des interprètes féminines – contribue à créer une remarquable dynamique de groupe parmi la quarantaine d'enfants et adolescents, de 12 à 18 ans, réunis sur le plateau.
© José Tomas
Créé en octobre dernier à Aulnay-sous-Bois au terme de près d’une année de travail – on ne bricole pas au CRÉA ! –, Elémentaire, mon cher ! a été accueilli pour plusieurs représentations (en journée pour les scolaires mais aussi en soirée) à l’Amphithéâtre Bastille. C’est là une belle marque de reconnaissance, pleinement méritée, pour le travail de jeunes chanteurs amateurs dont la rigueur et l'engagement forcent le respect et l'admiration. Dans une scénographie très british, aussi séduisante que fonctionnelle, d’Antoine Milian (un habitué du CRÉA) et avec des costumes remarquables d’Isabelle Pasquier, Jean-Michel Fournereau signe une mise en scène vivante (belles lumières de Gilles Fournereau) qui ne peut que ravir le spectateur. Fidèle depuis deux décennies au CRÉA, la chorégraphe Anne-Marie Gros ajoute peps et bonne humeur à l’ensemble.
Didier Grojsman © S. Chivet
Impossible de citer tous les protagonistes d’Elémentaire, mon cher !, bornons-nous donc à saluer dans les interprètes des deux principaux rôles (et leur avatars féminins) Ulysse Moffen, Jeanne Prince-Thomassin puis Ana Monteiro en Sherlock Holmes ainsi que Lounès Seguin, Margault Schall et Carla Monteiro en Watson. On s’en voudrait de ne pas ajouter un coup de chapeau aux gamins, irrésistibles, qui forment la bande des « irréguliers ». Une guinée pour chacun !
Côté instrumental, six musiciens professionnels sont installés à l’extrémité cour de l’amphi. Du fond de la salle, au-dessus des gradins, Didier Grojsman mène ses troupes avec une belle et contagieuse énergie.
Alain Cochard
T. Boulanger/ A. Landry : Elémentaire, mon cher ! – Paris, Amphithéâtre Bastille, 22 janvier 2019 // www.lecrea.fr/
Photo © Philippe Ferre
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