La reprise de l’exemplaire production de Nikolaus Lehnhoff qui dit tout de Tristan et Isolde est d’évidence l’événement de cette nouvelle édition du Festival de Glyndebourne qui célèbre ses 70 ans ! John Christie, son fondateur, doit se retourner dans sa tombe : quoi, Wagner dans son jardin ! Il ne voulait y entendre que Mozart, Haendel à la rigueur. Oui mais voila, Wagner est partout chez lui, puisqu’on lui construit des salles justement à Glyndebourne, mais aussi à Aix-en-Provence, le ver est décidément dans tous les fruits. Ce n’est pas nous qui nous en plaindrons, d’autant qu’à l’Isolde déjà historique de Nina Stemme succède celle si prometteuse d’Anja Kampe, avec pour Tristan Torsten Kerl, et comme Roi Marke le si noble Georg Zeppenfeld. On attend beaucoup de Vladimir Jurowski dont ce seront également les premiers pas auprès des amants maudits. Saura-t-il trouver toutes les clefs de l’orchestre wagnérien, partagé entre drame et rêve ?

A l’affiche également une nouvelle production (signée Melly Still) de la Rusalka de Dvorak, avec un couple dont on peu espérer beaucoup, Anna-Maria Martinez en Ondine, et le si séduisant Brandon Jovanovitch en Prince, sous la baguette autorisée de Jiri Belohlavek. Un charmant Elisir d’Amore (joli spectacle d’Annabel Arden) semble sur le papier trop modestement distribué (Siurina, Auty, Luciano di Pasquale en Dulcamara..) mais qui sait…

Jean-Charles Hoffelé

Festival de Glyndebourne

Tristan et Isolde, les 18, 22, 26 et 30 août
Rusalka, les 16, 19, 21, 24 et 29 août
L’Elisir d’Amore, les 15, 17, 20, 23, 25 et 27 août 2009
www. glyndebourne.com

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Photo : DR