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Festival de Sablé 2021 – Mademoiselle Duval retrouvée
Festival de Sablé 2021 – Mademoiselle Duval retrouvée
26-28 août : édition ramassée que celle du Festival de Sablé 2021, mais propre à ravir trois jours durant les amoureux de musique baroque, qu’ils soient à la recherches d’artistes et d’ouvrages connus ou curieux de jeunes ensembles et de répertoires bien plus rares, quand ce n’est totalement inédits.
Nul n’est besoin de présenter Les Talens lyriques de Christophe Rousset, conviés lors de la soirée d’ouverture pour la reprise, avec Ambroisine Bré, du programme « Les Larmes de la Vierge », pas plus que Philippe Jaroussky et Céline Scheen que l’on retrouve en compagnie de Christine Pluhar et des musiciens de L’Arpeggiata dans le Stabat Mater de Pergolèse ; deux concerts qui, selon Alice Orange, conseillère artistique du Festival de Sablé, entendent mettre en lumière la circulation des procédés d’écriture entre le profane et le sacré. Autre personnalité incontournable de l'univers baroque, Pierre Hantaï sera au rendez vous pour une « carte blanche » (Couperin, Haendel, Scarlatti, Bach) guettée avec impatience par les férus de clavier.
Nul n’est besoin de présenter Les Talens lyriques de Christophe Rousset, conviés lors de la soirée d’ouverture pour la reprise, avec Ambroisine Bré, du programme « Les Larmes de la Vierge », pas plus que Philippe Jaroussky et Céline Scheen que l’on retrouve en compagnie de Christine Pluhar et des musiciens de L’Arpeggiata dans le Stabat Mater de Pergolèse ; deux concerts qui, selon Alice Orange, conseillère artistique du Festival de Sablé, entendent mettre en lumière la circulation des procédés d’écriture entre le profane et le sacré. Autre personnalité incontournable de l'univers baroque, Pierre Hantaï sera au rendez vous pour une « carte blanche » (Couperin, Haendel, Scarlatti, Bach) guettée avec impatience par les férus de clavier.
Ensemble La Française © Vincent Arbelet
Reste que l’accompagnement d’ensemble émergents fait depuis toujours partie de la politique artistique du festival et qu’il demeure fidèle à cette orientation. La Française, formation spécialisée dans le style rocaille, cher à la Régence et au règne de Louis XV, est à l’affiche avec un spectacle original mêlant musique et images – rocaille musical et architectural – conçu par la flûtiste Aude Lestienne et Florence Beillacou à la mise en scène ( avec Nicolas Dehove à la photo).
Autre séduisante proposition, The Curious Bards – l’un de ces jeunes ensembles qui ont repris le flambeau des Witches, formation aujourd’hui retirée de la scène – feront pétiller les danses écossaises et irlandaises qu’ils ont puisées dans des recueils des XVIIe et XVIIIe siècles : tonique moment en perspective !
Concertclassic s’était fait l’écho en images l’an dernier, dans le cadre de RestonsConnectésAuClassique (1), du concert de l’Ensemble Il Caravaggio à Sablé, qui a permis de découvrir de larges extraits de la tragédie lyrique Céphale et Procris(1694) d’Elisabeth Jacquet de La Guerre, première compositrice jamais jouée à l’Académie Royale de Musique. Camille Delaforge (photo) et son ensemble sont à nouveau présents cette année, toujours dans le cadre de la résidence croisée mise en place entre le Centre de musique baroque de Versailles et le festival, pour un nouveau projet dans la continuation du précédent. Après la première femme jouée à l’Académie Royale de Musique, il s’agira cette fois de redécouvrir ... la deuxième ! Une certaine Mademoiselle Duval, qui en 1736 – elle n’avait que 18 ans – dirigea du clavecin son opéra-ballet Les Génies, ou les Caractères de l’amour. La partition a pu être reconstituée grâce au CMBV : elle révèle « une écriture dans le grand style de Rameau, avec une instrumentation très soignée, des vents extrêmement présents, selon Camille Delaforge » et si, comme pour le magnifique Céphale et Procris, des coupes devront être effectuées, on est curieux d’entendre résonner, pour la première fois depuis 1736, la musique de Mademoiselle Duval (avec le concours de Jodie Devos, Fabien Hyon, Anna Reinhold et Guihem Worms). Puisse le disque venir à un moment ou un autre se faire l’écho du remarquable travail du Caravaggio autour de ces deux compositrices françaises.
Reste que l’accompagnement d’ensemble émergents fait depuis toujours partie de la politique artistique du festival et qu’il demeure fidèle à cette orientation. La Française, formation spécialisée dans le style rocaille, cher à la Régence et au règne de Louis XV, est à l’affiche avec un spectacle original mêlant musique et images – rocaille musical et architectural – conçu par la flûtiste Aude Lestienne et Florence Beillacou à la mise en scène ( avec Nicolas Dehove à la photo).
Autre séduisante proposition, The Curious Bards – l’un de ces jeunes ensembles qui ont repris le flambeau des Witches, formation aujourd’hui retirée de la scène – feront pétiller les danses écossaises et irlandaises qu’ils ont puisées dans des recueils des XVIIe et XVIIIe siècles : tonique moment en perspective !
Concertclassic s’était fait l’écho en images l’an dernier, dans le cadre de RestonsConnectésAuClassique (1), du concert de l’Ensemble Il Caravaggio à Sablé, qui a permis de découvrir de larges extraits de la tragédie lyrique Céphale et Procris(1694) d’Elisabeth Jacquet de La Guerre, première compositrice jamais jouée à l’Académie Royale de Musique. Camille Delaforge (photo) et son ensemble sont à nouveau présents cette année, toujours dans le cadre de la résidence croisée mise en place entre le Centre de musique baroque de Versailles et le festival, pour un nouveau projet dans la continuation du précédent. Après la première femme jouée à l’Académie Royale de Musique, il s’agira cette fois de redécouvrir ... la deuxième ! Une certaine Mademoiselle Duval, qui en 1736 – elle n’avait que 18 ans – dirigea du clavecin son opéra-ballet Les Génies, ou les Caractères de l’amour. La partition a pu être reconstituée grâce au CMBV : elle révèle « une écriture dans le grand style de Rameau, avec une instrumentation très soignée, des vents extrêmement présents, selon Camille Delaforge » et si, comme pour le magnifique Céphale et Procris, des coupes devront être effectuées, on est curieux d’entendre résonner, pour la première fois depuis 1736, la musique de Mademoiselle Duval (avec le concours de Jodie Devos, Fabien Hyon, Anna Reinhold et Guihem Worms). Puisse le disque venir à un moment ou un autre se faire l’écho du remarquable travail du Caravaggio autour de ces deux compositrices françaises.
Dmitry Sinkovsky © Marco Borggreve
Autre aspect récurrent de la programmation de Sablé, la musique contemporaine aime à y dialoguer avec le baroque. Deux exemples en sont offerts cette année, avec d’abord un programme choral confié à l’Ensemble Sequenza 9.3 de Catherine Simonpietri. Sa versatilité stylistique en fait un interprète idéal pour un programme au cours duquel des ouvrages de Crüger, Bach et Scarlatti côtoieront des pages pour chœur et viole de gambe de Philippe Hersant (Angelus Silesius, Stabat Mater et Auf die ruhige Nacht-Zeit).
La musique d’aujourd’hui trouve aussi sa place lors du concert de l’Ensemble 1700, magnifique formation allemande très rare en France, fondée par la flûtiste Dorothée Oberlinger et que l’on entend souvent avec Dmitry Sinkovsky, artiste singulier à la fois violoniste et contre-ténor. De Van Eyck à Vivaldi en passant par Monteverdi, Cima ou Spadi, les choix de l’Ensemble 1700 mettent l’accent sur la passion et les affects en musique et font aussi place à Luciano Berio (Gesti pour flûte) et à Simone Fontanelli (né en 1961). Le chef et compositeur italien a en effet destiné à Dorothée Oberlinger et Dmitry Sinkovsky Je commence par déclarer, pièce pour flûte, violon et voix dont ils ont assuré la création à Potsdam en 2018 et qu’ils redonnent à Sablé.
Notez enfin que la danse n’a pas été oubliée puisque la Compagnie Beaux-Champs de Bruno Benne présente « Des pas baroques », un spectacle accompagné au violon solo par Benjamin Chénier.
Alain Cochard
Autre aspect récurrent de la programmation de Sablé, la musique contemporaine aime à y dialoguer avec le baroque. Deux exemples en sont offerts cette année, avec d’abord un programme choral confié à l’Ensemble Sequenza 9.3 de Catherine Simonpietri. Sa versatilité stylistique en fait un interprète idéal pour un programme au cours duquel des ouvrages de Crüger, Bach et Scarlatti côtoieront des pages pour chœur et viole de gambe de Philippe Hersant (Angelus Silesius, Stabat Mater et Auf die ruhige Nacht-Zeit).
La musique d’aujourd’hui trouve aussi sa place lors du concert de l’Ensemble 1700, magnifique formation allemande très rare en France, fondée par la flûtiste Dorothée Oberlinger et que l’on entend souvent avec Dmitry Sinkovsky, artiste singulier à la fois violoniste et contre-ténor. De Van Eyck à Vivaldi en passant par Monteverdi, Cima ou Spadi, les choix de l’Ensemble 1700 mettent l’accent sur la passion et les affects en musique et font aussi place à Luciano Berio (Gesti pour flûte) et à Simone Fontanelli (né en 1961). Le chef et compositeur italien a en effet destiné à Dorothée Oberlinger et Dmitry Sinkovsky Je commence par déclarer, pièce pour flûte, violon et voix dont ils ont assuré la création à Potsdam en 2018 et qu’ils redonnent à Sablé.
Notez enfin que la danse n’a pas été oubliée puisque la Compagnie Beaux-Champs de Bruno Benne présente « Des pas baroques », un spectacle accompagné au violon solo par Benjamin Chénier.
Alain Cochard
(1) Retrouvez les extraits de Céphale et Procris en vidéo : www.concertclassic.com/video/extrait-de-cephale-et-procris-de-jacquet-de-la-guerre-par-il-caravaggio
Festival de Sablé
Du 26 au 28 août 2021
lentracte-sable.fr/festival-de-sable/
Photo © Charles Plumey
Festival de Sablé
Du 26 au 28 août 2021
lentracte-sable.fr/festival-de-sable/
Photo © Charles Plumey
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