Vous cherchez une idée d’échappée musicale dans un cadre agréable pour la période du 9 au 11 mai ? Dinard vous tend les bras avec la 7e édition de son Festival « Jeux Vagues ». On doit à la dinardaise Brigitte Déchin, l’idée d’une manifestation pour laquelle elle a fait appel à Emmanuel Mercier, qui assure depuis l’origine la direction artistique. « Brigitte Déchin souhaitait créer un événement à Dinard, à la fois qualitatif et accessible à un large public. C’est pourquoi, systématiquement, des conférences précèdent et éclairent le contenu des programmes en mettant l’accent sur le contexte historique et artistique de l’époque visée, explique Emmanuel Mercier. »
 

 Brigitte Déchin et Emmanuel Mercier © DR 

Un sujet en or
 
Fort de l’accueil positif du public lors de son lancement en 2017, « Jeux de Vagues » poursuit depuis sa route, abordant chaque année (hormis 2020 évidemment) un thème différent. Si elle a pu s’aventurer sur le thème du pré-romantisme en 2022, « la programmation est d’abord axée sur le 19e et le 20e siècle, insiste le directeur artistique ». On en trouve un nouvel exemple cette année, autour d’une femme particulièrement attachée à Dinard puisqu’elle y possédait une propriété –  « Le Pré des Oiseaux » – et y est inhumée : Judith Gautier. Eprise de poésie chinoise et de la musique de Richard Wagner, la fille de l’auteur d’Emaux et Camées est ce qu’il convient d’appeler un sujet en or pour un programmateur.
 

Judith Gautier (1845-1917), vers 1880 © wikipedia.org

 
Entre Extrême-Orient et wagnérisme
 
Trois concerts attendent les mélomanes à la salle Stéphan Bouttet. Manière de poser le décor, Alain Carré et François-René Duchâble ouvriront le ban (le 9) avec un programme pour récitant et piano intitulé «  Du Pré des Oiseaux à la villa Wahnfried ».
Pionnière dans la traduction de poèmes chinois en France avec Le Livre de Jade, Judith Gautier nourrissait un profonde attirance pour l’Extrême-Orient. « Du Livre de Jade à la Chanson perpétuelle » : le deuxième concert (10/05) réunit la mezzo Brenda Poupard (photo, jeune artiste repérée à l'Opéra Studio de l'Opéra national du Rhin), le Quatuor Elmire, Hélène Déchin et Emmanuel Mercier dans des musiques (dont beaucoup de transcriptions) pour les unes évocatrices de l’Orient (Saint-Saëns, Debussy, Ravel, Schmitt, D’Indy, Roussel), en n’hésitant pas à faire place à des auteurs méconnus (Marthe Bracquemond, Benedictus, Fabre), pour les autres marquées par Wagner (Chabrier, D’Indy, Chausson, Holmès et Duparc.) 
 
On ne sera pas moins curieux du troisième et dernier concert, avec Brenda Poupard, Pierre Fouchenneret, Romain Descharmes et le Quatuor Elmire. Sous l’intitulé «  De Bayreuth au Pré des Oiseaux », des mélodies de Duparc, Boulanger, Chausson, Debussy, Ropartz attendent les auditeurs, avant la Ballade de Fauré dans sa version pour piano seul et le Concert pour piano, violon et quatuor à cordes d’Ernest Chausson, chef-d’œuvre pétri de wagnérisme et conclusion idéale à une programmation aussi riche qu’intelligemment bâtie.
Quant aux conférenciers, Yvan Daniel côté Extrême-Orient, Jean-Yves Tadié côté Wagner et wagnérisme, seront au rendez-vous.
 
Alain Cochard
 

7^ème Festival « Jeux de Vagues »
Du 9 au 11 mai 2024
Dinard – Salle Stéphan Bouttet
www.festival-jeux-de-vagues.com/edition-2024/concerts-conferences-2024/
 
 
Photo © Opéra Studio - Opéra national du Rhin