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Fidelio par l’Orchestre de Chambre de Paris à la Philharmonie – Style et engagement – Compte-rendu
Rares sont les occasions d’entendre Fidelio à Paris, et cette production de l’Opéra de Garsington (GB) présentée à la Philharmonie par l’Orchestre de Chambre de Paris possède les vertus de l’homogénéité, de la clarté et de l’équilibre. Douglas Boyd (photo) – qui conjugue actuellement la direction musicale de la formation parisienne et la direction artistique de l’Opéra de Garsington – signe une interprétation engagée, fougueuse et d’une grande justesse stylistique.
Les instrumentistes de l’OCP ne relâchent jamais la tension (malgré les vents, parfois en délicatesse) et l’on mesure le travail exemplaire réalisé par le chef britannique depuis son arrivée à la tête de l’ensemble en 2015.
Beaucoup de motifs de satisfaction du côté du plateau vocal, hormis avec Rebecca von Lipinski qui a certes le physique du rôle de Leonore mais n’en possède ni les moyens dramatiques, ni l’aisance technique. Peter Wedd incarne un Florestan très émouvant et Stephen Richardson un excellent Rocco, geôlier humain et généreux. Au Pizarro complexe, sombre et bien caractérisé d'Andrew Foster-Williams s’oppose le Don Fernando noble de Bradley Travis. Les autres protagonistes sont bien distribués : Jennifer France en Marzelline et Sam Furness en Jaquino. Le Chœur Accentus préparé par Marc Korovitch montre chaleur, sensibilité et musicalité. En revanche, la mise en espace très sommaire de Peter Mumford et la projection de vidéos en noir et blanc ne convainquent guère, mais la qualité musicale est au rendez-vous.
Michel Le Naour
Beethoven : Fidelio - Paris, Philharmonie, Salle Pierre Boulez, 24 novembre 2016
Photo © Jean-Baptiste Millot
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