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Haydn, Rigel, Sarti & J.C. Bach par le Concert de la Loge (dir. Julien Chauvin) – Le Disque de la Semaine
HAYDN : Symphonie n° 85 « La Reine » ; RIGEL : Symphonie op. 12 n° 4 ; SARTI : « Io d’amore, oh Dio ! mi moro » (ext. de Didone abbandonata, premier enregistrement mondial) ; J.C. BACH : « Semplicetto, ancor non sai » (ext. d’Endimione) / Le Concert de la Loge, dir. Julien Chauvin ; Sandrine Piau, sop. / 1 CD Aparté AP 131 - dist. Harmonia Mundi (sortie officielle le 30 septembre)
On a bien tort d’opposer le monde du sport et celui de la culture. A preuve un Comité National Olympique et Sportif Français qui, par l’attention vigilante prêtée au Concert de la Loge de Julien Chauvin durant les mois passés, a contribué de façon décisive à braquer les projecteurs sur cette toute jeune formation. Délestée de neuf lettres - et dans une forme ... olympienne ! – celle-ci peut désormais envisager l’avenir avec le sourire tant les projets (dans le domaine symphonique aussi bien que lyrique) se multiplient, favorisés par la singularité des choix de répertoire de Julien Chauvin.
Le Concert de la Loge © Franck Juery
Construit autour de la Symphonie n° 85 « La Reine de France » de Haydn, le programme donné le 9 novembre 2015 à la salle Gaveau (avec la participation de Sandrine Piau) avait mis en lumière les qualités du Concert de la Loge, qu'il s'agisse du niveau individuel de ses membres ou d'une remarquable homogénéité d'ensemble.
Haydn Symphonie n° 85 "La Reine de France (3e mvt Menuetto, ext.)
Autant dire que l’on guettait avec impatience le premier enregistrement de Julien Chauvin et de son équipe : il arrive tout juste et les attentes sont comblées ! Quel meilleur indice d’ailleurs, dans une rentrée discographique comme toujours passablement « avalanchée », que l’envie chez le chroniqueur de prendre le temps de réécouter un disque, même si d’autres galettes attendent... Comme pour le tout récent récital de clavecin de Justin Taylor(1), on en a plusieurs fois éprouvé le besoin avec le CD du Concert de la Loge.
Que les puristes se rassurent, la Symphonie en si bémol majeur est jouée dans la continuité de ses quatre mouvements – et non pas entrecoupée de diverses pages, ce que Julien Chauvin, fidèle à la pratique de la fin du XVIIIe siècle, avait tenté avec bonheur à Gaveau.
Modèle de style et d’élégance que cette interprétation jamais empesée. Le classicisme haydnien rime de bout en bout avec lyrisme, couleur et esprit ; « La Reine de France » rayonne et respire : quel naturel, quel chic, quelle vie ! En se plongeant dans l’excellent livret d’accompagnement (où, parmi les diverses plumes, celle de Stéphane Héaume invente un argument de ballet à partir de la 85e Symphonie ...), on comprend mieux encore qu’il n’est pas question d’une version « de plus » mais qu’un véritable projet musical est en œuvre, présentement comme pour les disques à suivre, puisqu’une intégrale des six Parisiennes commence.
Rigel : Symphonie en ut mineur op. 12 n° 4 (1er mvt Allegro assai, ext.)
En prélude à l’ouvrage de Haydn, on retrouve la Symphonie en ut mineur op. 12 n° 4 d’Henri-Joseph Rigel, pas moins ardente et urgente que celle entendue en concert il y a presque un an à Gaveau, ainsi que deux airs d’opéras par une Sandrine Piau au meilleur de son art : le « Io d’amore, oh Dio ! mi moro » de la Didone abbandonata de Giuseppe Sarti (1729-1702) et le « Semplicetto, ancor non sai » de l’Endimione de Jean-Chrétien Bach, dans lequel les vents enlacent amoureusement la voix de la soprano. Il reste tant à faire du côté de la production lyrique de Jean-Chrétien Bach ; on ne peut qu’encourager Julien Chauvin à poursuivre dans cette voie.
Sandrine Piau © Sandrine Expilly
Pas question de manquer les concerts qu’il donne avec Sandrine Piau et son ensemble, le 6 octobre à Puteaux, où le Concert de la Loge est en résidence, et le 7 à Paris, à l’Auditorium du Louvre. Sous l'intitulé "Un soir au Concert Spirituel", des airs de J.-C. Bach, Sarti et Giovanni Paisiello tiennent compagnie à la méconnue Symphonie en ré mineur op. 4 n° 3 de Marie-Alexandre Guénin (1744-1835) et à l’illustre 83ème Symphonie « La Poule » de Haydn. Sûrement une indication concernant le prochain disque du Concert de la Loge ...
Mais quelle que soit la passion de Julien Chauvin pour le répertoire interprété à Paris au XVIIIe siècle, il ne s’y cantonne pas. Dès le 8 octobre, le Concert de la Loge se produit dans le cadre de la belle saison musicale d’Amilly, avec le baryton Edwin Crossley Mercer. Un programme tout Bach, repris le 14 octobre à Evreux dans la saison des Amis de l’orgue.
Alain Cochard
(1)1 CD Alpha 247 / www.concertclassic.com/article/justin-taylor-en-recital-lauditorium-du-louvre-clavecin-davenir
Le Concert de la Loge, dir. Julien Chauvin / Sandrine Piau, sop.
"Un soir au Concert Spirituel " ; œuvres de Haydn, Rigel, Sarti & J.C. Bach
6 octobre 2016 - 20h45
Puteaux - Conservatoire J.-B. Lully (salle Gramont)
www.puteaux.fr/Agenda/Concert-de-la-Loge/(date)/2016-10
7 octobre 2016 – 20h
Paris –Auditorium du Louvre
www.louvre.fr/un-soir-au-concert-spirituel
Saison du Concert de la Loge Olympique : www.concertdelaloge.com/saison16-17.html
le disque de la semaine 6789
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