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Herbert Blomstedt et l’Orchestre de Paris - Ciel et terre – Compte-rendu
Unique concert dans la capitale du vétéran Herbert Blomstedt (87 ans) que l’Orchestre de Paris retrouve avec toujours le même plaisir depuis 2010. Chef d’expérience, il s’est fait une spécialité de la musique de Bruckner dont il a déjà donné, avec la même formation, de magistrales interprétations.
Dans l’ultime Neuvième Symphonie, à mains nues, économe de gestes, il raconte toujours une histoire traversée par les angoisses de la mort, mais aussi par la résignation apaisée du compositeur autrichien. Direction cursive, sans pathos, qui atteint la lumière par des voies éminemment humaines. Vision décantée qui file droit son chemin quitte, parfois, à accélérer le tempo (Trio du Scherzo). Cette cathédrale sonore devient immédiatement abordable et s’échafaude sans rupture jusqu’à l’Adagio conclusif, suivi d’un long silence.
Les musiciens parisiens, d’une homogénéité constante, manifestent toujours la même santé, et les interventions solistes atteignent la perfection instrumentale (cohésion des cuivres, couleurs des bois, profondeur des cordes…). En ouverture de programme, le Triple Concerto de Beethoven se distingue par une exécution très chambriste d’Isabelle Faust, Jean-Guihen Queyras et Martin Helmchen. Leur conception subtile (Largo central) manque un peu de poids face à l’accompagnement plus terrien et énergique de Blomstedt.
Michel Le Naour
Paris, Philharmonie 1, 11 mars 2015
Photo © DR
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