Co-fondateur de Piano aux Jacobins et de Piano en Valois, Paul-Arnaud Péjouan lance un nouveau festival à Bordeaux : L’Esprit du Piano, avec une première édition bâtie autour de la personnalité d’Aldo Ciccolini, du 6 au 10 octobre.

Pourquoi lancer un nouveau festival de piano à Bordeaux ?

Paul-Arnaud Péjouan : « L’Esprit du piano » part de l’envie de construire un festival différent, sur une courte période, autour d’une figure tutélaire du piano, que l’on retrouvera aux côtés de certains de ses disciples. Nous nous attacherons aussi à mettre en valeur des pianistes insuffisamment reconnus dans le paysage musical français et, enfin, le jazz aura systématiquement droit de cité dans notre programmation.

Quant au choix de Bordeaux, il s’agit d’une ville qui a déjà un fort rayonnement musical et nous avons été très heureux que l’Opéra National de Bordeaux accepte de monter ce projet en partenariat avec nous ; donc de pouvoir bénéficier de l’exceptionnelle salle du Grand Théâtre – miracle architectural du XVIIIe siècle entièrement préservé. Nous serons également présents à l’église Notre-Dame, autre lieu à l’acoustique très intéressante, et, pour le jazz, dans une nouvelle salle inaugurée depuis un mois à peine : Le Rocher de Palmer - un équipement culturel remarquable de la ville.

Avez-vous adopté une thématique particulière pour ce premier festival ?

P. A. P. : Chaque édition sera axée sur le pianiste tutélaire invité, avec lequel nous bâtissons une partie de la programmation en lui proposant de choisir un ou deux pianistes dont il se sent proche. Pour la naissance de L’Esprit du Piano, Aldo Ciccolini nous fait l’honneur de sa présence et il a souhaité que figurent à ses côtés Gabriele Carcano, jeune artiste italien qui démarre une prometteuse carrière, et Mark Bebbington, un pianiste britannique très rare sur les scènes françaises.
A propos de pianistes insuffisamment présents chez nous, j’ai également souhaité que l’extraordinaire Alexander Paley, éminent représentant de la tradition russe du piano, participe à cette première édition.
Chaque année nous mettrons en avant un pianiste de la jeune génération : notre choix s’est porté cette fois sur David Kadouch, dont l’année 2010 a été médiatiquement très riche.
La jeune génération sera également présente pour le jazz avec l’une des personnalités les plus fascinantes du moment : Tigran Hamasyan.

En ces temps budgétairement difficiles comment êtes-vous parvenu à bâtir un tel projet ?

P. A. P. : Nous devons au soutien et à la générosité de la Fondation BNP Paribas la réalisation de cette première édition ; une action qui s’inscrit dans la perspective de ses soutiens historiques à Piano aux Jacobins, à la Folle Journée et au Lille Piano(s) Festival. Nous travaillons pour 2011 avec l’appui de la Fondation BNP Paribas à fédérer d’autres partenaires autour du festival.
Sur le plan médiatique, nous sommes également heureux d’être accompagnés dans notre entreprise par France 3 Aquitaine et par la Société des lecteurs du Monde.

Pouvez-vous déjà nous en dire un peu plus sur l’édition 2011 ?

P. A. P. : L’année prochaine le festival sera concentré sur la dernière semaine de novembre, mais nous étudions parallèlement avec la Mairie de Bordeaux un projet ambitieux sur deux ans d’une grande fête du piano visant à rassembler un très large public pendant la Fête du fleuve (en mai 2011) et pendant celle du vin(en mai 2012). Pour renforcer la dimension internationale de L’Esprit du Piano, nous mettrons en place dès 2011, un partenariat avec un pianiste issu de l’une des villes capitales européennes de la culture, vraisemblablement Tallinn l’an prochain.

Propos recueillis par Alain Cochard, le 22 septembre 2010

1er Festival « L’Esprit du Piano »

Du 6 au 10 octobre 2010

Bordeaux (Grand Théâtre, église Notre-Dame, Rocher de Palmer)

Programmation détaillée : www.espritdupiano.fr

Tél. : 05 56 00 85 95

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Photo : DR