Le ténor allemand Jonas Kaufmann, boucles brunes et timbre de velours, chante Werther comme personne (son incarnation parisienne, à paraître en DVD à la fin du mois, est entrée dans la légende). Il a triomphé dans le rôle exigeant de Lohengrin à Munich en 2009, auprès de la douce Anja Harteros (1 DVD Decca) et vient de faire ses débuts à Bayreuth dans une mise en scène contestable et réductrice de Hans Neuenfels.

Acclamé sur toutes les scènes, il brille avec le même éclat à l'opéra (Fidelio, Tosca, Traviata, Manon..., bientôt Siegmund de La Walkyrie) et en récital, comme le prouve son hypnotique lecture du cycle de Schubert, Die schöne Müllerin, accompagnée par son complice Helmut Deutsch (Decca), qu’il interprètera jeudi prochain au Théâtre des Champs-Elysées. Tourmenté, romantique, trivial ou poétique, il conjugue tous les talents ; artiste d’exception, physique et cérébral autant que musical. Ne manquez ce rendez-vous sous aucun prétexte, ou retrouvez l’artiste dans le même programme à Londres au Wigmore Hall (le 31 octobre), ou sur son dernier album où il réinvente le vérisme sous la direction d’Antonio Pappano (Decca). L’air de Romeo (Guilietta e Romeo de Zandonai) tient du miracle.

François Lesueur

Jonas Kaufmann (ténor)/ Helmut Deutsch (piano)

Schubert : La Belle Meunière

14 octobre – 20h

Paris -Théâtre des Champs-Elysées

31 octobre – 19h30

Londres – Wigmore Hall

Rens./rés. : www.wigmore-hall.org.uk

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de François Lesueur