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La Forêt bleue - Féerie oubliée
Louis Aubert ? Bien peu de gens se souviennent aujourd’hui de ce nom. Hormis les mélomanes les plus au fait de l’œuvre de Ravel, car l’artiste fut le créateur des Valses nobles et sentimentales à la SMI le 9 mai 1911. Le pianiste remarquable qu’était Aubert se doublait d’un compositeur de valeur dont les œuvres, très marquées par les influences conjuguées de Debussy et de Ravel, sont totalement négligées de nos jours. La principale réalisation symphonique de l’auteur, La Habanera (1919) a pourtant connu son heure de gloire…
Louis Aubert aimait le chant. Enfant, il s’était fait remarquer pour sa belle voix de soprano et Fauré – son futur professeur de composition au Conservatoire – lui avait d’ailleurs confié le Pie Jesu de son Requiem lors de la création de l’oeuvre dans sa première version en 1888. La musique vocale attira Aubert à plusieurs reprises durant sa carrière. Les connaisseurs des rivages les plus secrets de la mélodie française ont sans doute en mémoire ses Six Poèmes arabes enregistrés par Irma Kolassi et Jacqueline Bonneau en 1952.
Bien des découvertes restent à effectuer dans la production de Louis Aubert, comme par exemple celle du conte lyrique d’après Charles Perrault (livret de Jacques Chenevière) : La Forêt bleue. Preuve de l’audience dont le musicien bénéficiait en son temps, cette composition fut créée à Boston en 1911, sous la direction d’André Caplet – avant d’être reprise en 1924 à Paris, à l’Opéra Comique. Depuis des représentations à Nantes en 1960 (avec Irma Kolassi et Jane Berbié, entre autres), nul ne s’est apparemment intéressé à une réalisation que l’on va pouvoir entendre en divers lieux durant les deux mois qui viennent, grâce à l’initiative de La Péniche Opéra et de Mireille Larroche.
« Non, ce n’est pas un opéra pour enfants, c’est une merveilleuse odyssée à travers notre inconscient », remarque cette dernière à propos ouvrage qu’elle met en scène dans une version « de chambre » (l’orchestre est réduit pour un ensemble de dix instruments) avec le chœur et les solistes du Jeune Chœur de Paris, sous la direction de Geoffroy Jourdain.
Une féerie oubliée, à redécouvrir à partir des 14 et 15 mars à la Maison de la Musique de Nanterre.
Alain Cochard
Louis Aubert : La Forêt Bleue, conte lyrique en trois actes.
Les 14 et 15 mars (20h30) Nanterre, puis le 18 mars (Saint-Cloud), 5 avril (Fontainebleau), 18 avril (Levallois), 7, 8, 9 et 10 mai (Paris –Théâtre Silvia-Monfort)
Photo : DR
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