La retransmission en direct de la Scala, le 7 décembre, du Don Carlo de Verdi mis en scène par Stéphane Braunschweig et dirigé par Daniele Gatti (photo), spectacle d’ouverture de l’institution milanaise, marque pour l’Auditorium du Louvre le début d’une nouvelle série de musique filmée consacrée aux grandes maisons d’opéra. A cette occasion Christian Labrande, en charge de la musique filmée au Louvre, répond à concertclassic.

Proposer des directs tels que celui du 7 décembre, signifie-t-il que le Louvre souhaite désormais moins s’orienter vers les archives ?

C. L. : Ce direct n’est qu’une partie de l’opération avec la Scala. L’idée est de rendre chaque année un hommage à une grande maison d’opéra. Le direct conserve un caractère assez exceptionnel et nous cherchons plutôt à rendre compte de la politique d’une institution lyrique, à tracer son portrait en mélangeant des productions récentes et des archives afin de montrer la continuité ou les ruptures entre le passé et aujourd’hui. Je sais que les directs sont assez à la mode, mais le Louvre ne s’oriente pas vers ce type d’opération et demeure fidèle aux archives, en jouant sur les contrastes entre des productions récentes et des documents plus anciens.

Quelles découvertes nous réserve l’Auditorium du Louvre dans les mois et les années qui viennent ?

C. B. : Dans le cadre de ce nouveau cycle autour d’une maison d’opéra, nous traiterons le Bolchoï la saison prochaine. La chose vient de se confirmer et s’insèrera dans une thématique russe – le musée accueille une exposition « Sainte Russie » en mars-avril 2009. Nous allons faire l’équivalent de ce qui aura été fait avec la Scala avec l’institution russe, sachant que là aussi nous disposons d’un très riche passé d’archives. Nous continuons sinon nos cycles d’archives. Une série Mahler aura lieu à la rentrée 2009, en collaboration avec Henri-Louis de La Grange qui nous fera partager sa passion pour ce compositeur.

En février 2010, la biennale « Classique en image » sera consacrée au baroque, avec des interprétations d’avant la redécouverte par les baroqueux et un dialogue entre trois générations de baroqueux.

Notez-vous une évolution du public de la musique filmée ?

C. L. : Les choses varient en fonction du thème traité. Avec le cycle Scala nous allons toucher le public des lyricophiles nombreux et repérables – et très déterminés ! Il ne s’agit évidemment pas du même public que celui du cycle Boulez, qui a amené un public plus jeune, un peu nouveau. L’an dernier, Beethoven nous a amené un public très classique. Tout dépend ce qui est proposé. Il s’agit d’un public globalement très fidèle mais qui se renouvelle tout de même.

Propos recueillis par Alain Cochard, le 26 novembre 2008

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Photo : DR