Elles la désirent toutes, mais la craignent surtout. Certaines la remettent à trop tard – Natalie Dessay par exemple a réussi le personnage mais manqué d’y laisser sa voix – d’autre y parviennent à temps comme Annick Massis, et certaines s’y confronte très tôt, osant le défi alors que la jeunesse les y porte naturellement, comme Anna Netrebko. Décidément La Traviata est une épreuve initiatique pour toute soprano.

Dans un entretien qu’elle nous avait récemment accordé (Lire l'interview), Nathalie Manfrino nous annonçait cette prise de rôle désirée et redoutée à la fois. Elle sera donc Violetta Valéry du 11 au 20 mai sur la scène du Théâtre des Arts de Rouen, puis en juin à l’Opéra Royal de Versailles, deux salles stratégiques où elle n’aura pas à forcer son grand instrument, condition essentielle du rôle qui veut certes un aigu agile, mais avant tout beaucoup de soutien dans le registre médian et aussi une véritable endurance physique.

On est très curieux de son incarnation, la sachant toujours fidèle à une grande simplicité en scène. Et l’on se réjouit de la voir aborder les grands Verdi vers lesquels son soprano intense la conduisait d’évidence. Entourage prometteur : Enrique Ferrer en Alfredo, Marcel Vanaud en Germont, Luciano Acocella pour une direction toute en lumière. Que réservera la régie de Claire Servais ? Jean-Charles Hoffelé

Verdi : La Traviata
Les 11, 12, 13, 15, 16, 18 et 20 mai 2012
Opéra de Rouen
www.operaderouen.fr

Les 1er, 2 et 3 juin 2012
Opéra Royal,
Château de Versailles
www.chateauversaillesspectacles.fr

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Photo : DR