Le public de ce concert dominical se pressait dans la salle de répétition de la Philharmonie pour entendre la petite harmonie de l’Orchestre de Paris dans des réductions pour nonette à vent de deux partitions de Beethoven : l’Ouverture de Fidelio et la Symphonie n° 7.
 
Soucieux de faire connaître sa musique, le compositeur veillait tout particulièrement à la qualité des arrangements de ses œuvres et fit appel à Wenzel Sedlák (1776-1851), clarinettiste et transcripteur réputé, directeur de l’Harmonie du prince de Lichtenstein. On connaît la réputation des souffleurs de la phalange parisienne ; pour ce concert (le dernier de la première saison du OFF musiciens de l’Orchestre de Paris (1)) ils avaient convié à leurs côtés Philippe Cuper (clarinettiste solo de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris) et Amiel Prouvost (bassoniste dans diverses formations  internationales).
 
Les neuf instrumentistes s’en donnent à cœur joie dans l’Ouverture de Fidelio, rivalisant de virtuosité dans les échanges jusqu’au crescendo final. Leur maîtrise et leur connivence font tout autant plaisir à entendre - et à voir ! -  dans la réduction de la Symphonie en la majeur. L'ouvrage prend, du coup, un caractère roboratif (la sonorité des cors de Philippe Dalmasso et Jérôme Rouillard), une vivacité de ton, une allure bonhomme (le bourdonnement des bassons de Marc Trénel et Amiel Prouvost ou du contrebasson de Amrei Liebold), tandis que la pureté de ligne des hautbois de Michel Bénet et Rémi Grouiller rappelle le legato des cordes. Un véritable régal pour les yeux et les oreilles avec, en bis, la Marche de Fidelio qui renoue avec l’esprit festif de l’Harmoniemusik, si prisée dans la Vienne du XIX^ème siècle.
 
Michel Le Naour

(1) http://offdesmusiciens.squarespace.com/
 
Paris, Philharmonie I, Salle de répétition, 17 avril 2016
  
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