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Le Quatuor Pavel Haas et Pavel Nikl au Théâtre des Abbesses – Franchise et enthousiasme – Compte-rendu
Le Quatuor Pavel Haas et Pavel Nikl au Théâtre des Abbesses – Franchise et enthousiasme – Compte-rendu
Fondé en 2002 et régulièrement invité à Paris depuis une dizaine d’années, le Quatuor Pavel Haas (photo) se produisait pour la première fois dans le cadre de la saison musicale du Théâtre de la Ville. En compagnie de l’altiste Pavel Nikl (debout à g.) – l’un des fondateurs d'une formation qu’il a quittée en 2015 mais qu’il retrouve régulièrement – deux quintettes, l'Opus 111 de Brahms et l'Opus 97 de Dvořák (des ouvrages presque exactement contemporains), étaient inscrits au programme.
Dans le 2e Quintette à cordes en sol majeur de Brahms (1890), que le compositeur pensait à tort être sa dernière œuvre, les musiciens s’emparent de manière physique d’une partition dense dont la verdeur terrienne se conjugue à un lyrisme exubérant. Le violoncelle de Peter Jarusek assure une assise impressionnante et transmet une vive tension à ses partenaires, tout aussi engagés et d’une perfection formelle osmotique. L’âpreté des altos fervents de Jiri Kabat et Pavel Nikl, la franchise de ton du premier violon Veronika Jaruskova et du second violon Marek Zwiebe, contribuent à la volubilité d’une interprétation haute en couleur.
Avec le Quintette à cordes en mi bémol majeur de Dvořák (1893), les instrumentistes jouent dans leur arbre généalogique ; cependant, la référence au folklore indien tient une place non négligeable (en particulier dans l’Allegro initial et le Larghetto) comme c’est le cas avec la Symphonie du Nouveau Monde. On perçoit dans la manière d’appréhender les rythmes bohémiens, de relancer le discours, de s’attarder sur les moments de poésie mordorée, une totale compréhension de l’univers du compositeur tchèque. Aucune fragilité dans cette vision aboutie de l’un des monuments du répertoire de la musique de chambre, rarement donné en concert. Enthousiasmant !
Michel Le Naour
Dans le 2e Quintette à cordes en sol majeur de Brahms (1890), que le compositeur pensait à tort être sa dernière œuvre, les musiciens s’emparent de manière physique d’une partition dense dont la verdeur terrienne se conjugue à un lyrisme exubérant. Le violoncelle de Peter Jarusek assure une assise impressionnante et transmet une vive tension à ses partenaires, tout aussi engagés et d’une perfection formelle osmotique. L’âpreté des altos fervents de Jiri Kabat et Pavel Nikl, la franchise de ton du premier violon Veronika Jaruskova et du second violon Marek Zwiebe, contribuent à la volubilité d’une interprétation haute en couleur.
Avec le Quintette à cordes en mi bémol majeur de Dvořák (1893), les instrumentistes jouent dans leur arbre généalogique ; cependant, la référence au folklore indien tient une place non négligeable (en particulier dans l’Allegro initial et le Larghetto) comme c’est le cas avec la Symphonie du Nouveau Monde. On perçoit dans la manière d’appréhender les rythmes bohémiens, de relancer le discours, de s’attarder sur les moments de poésie mordorée, une totale compréhension de l’univers du compositeur tchèque. Aucune fragilité dans cette vision aboutie de l’un des monuments du répertoire de la musique de chambre, rarement donné en concert. Enthousiasmant !
Michel Le Naour
Paris, Cité de la Musique, 16 janvier 2019
Photo © Petra Hajska
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