Journal

Les 30 ans de l’Orchestre d’Auvergne - Un passage de témoin prometteur - Compte-rendu


Fondé en 1981, l’Orchestre d’Auvergne, sans bruit, loin des effusions médiatiques, s’est affirmé au fil du temps parmi l’un des meilleurs ensembles de chambre hexagonaux. Un travail en profondeur réalisé sous la houlette de chefs tels Jean-Jacques Kantorow (1985-1994) ou son successeur Arie van Beek (qui quittera ses fonctions en 2012) a conforté sa place dans le paysage musical. Le jeune maestro espagnol Roberto Forés Veses (un ancien élève de Leif Segerstam à Helsinki) vient d’être nommé directeur artistique d’une formation dont il assurera également à partir de la saison prochaine la direction musicale.

Le concert du 30e anniversaire à Gaveau laisse bien augurer de sa prise de fonction. Dans un programme qui ne permet pas l’imprécision ou les écarts stylistiques (Visions fugitives de Prokofiev transcrites pour cordes par Barshai, Quatrième Symphonie de Beethoven), il prouve par sa gestuelle souple et fluide, son art du cantabile, qu’il s’inscrit dans une tradition faite de clarté, de sens de la respiration en accord avec l’homogénéité des timbres et la subtilité de l’orchestre. Le lyrisme, le sens du mystère transparaissent aussi dans l’Adagio de la Symphonie n°4 à la palpitation frémissante.

Dans le Nocturne en ré mineur et les Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski, le violoncelliste Henri Demarquette témoigne d’une élégance, d’une liberté, d’un engagement qu’il communique aux musiciens. La collaboration naissante entre Roberto Forés Veses et l’Orchestre d’Auvergne est d’ores et déjà placée sous le signe de la musicalité.

Michel Le Naour

Paris, Salle Gaveau, 2 décembre 2011

Site officiel de Roberto Forés Veses : www.robertofores.com

> Programme détaillé et réservations de la Salle Gaveau

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Luc Hernandez

Photo : DR

Partager par emailImprimer

Derniers articles