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L’Italienne à Alger par l’association Opsi Opla – Un harem à Paris – compte rendu

En ce week-end marquant le début du printemps, le CPA Mado Robin proposait un festival d’art lyrique, avec trois spectacles bien différents. L’un était destiné au jeune public « à partir de six mois » (on ne commence jamais trop tôt), et raconter l’histoire d’une chatte d’appartement découvrant la nature, sur des musiques d’illustres compositeurs français. Un autre, à peine plus long, mais destiné à un public plus large, s’intitulait Ordinaire et offrait une création musicale partagée entre trois compositeurs. Et enfin, sur un format plus proche d’une représentation classique, l’association Opsi Opla donnait L’Italienne à Alger.
Fondée en 2018, cette association ne manque pas d’ambition, car elle a déjà monté plusieurs des titres les plus connus du répertoire : deux autres Rossini (Le Barbier de Séville, Cenerentola) et un Mozart (Così fan tutte), en conservant les airs en italien et en remplaçant les récitatifs par des dialogues parlés en français. A l’orchestre se substituent une flûtiste et un pianiste qui assure aussi la direction musicale, le chœur se réduisant à trois chanteurs. Si le décor se réduit à l’essentiel, les costumes sont en revanche pleins de couleurs et de fantaisie orientaliste, Elisabeth Barthel assurant une mise en scène simple mais efficace.

Bergson Kouamé © DR
Pour la dizaine d’artistes amateurs réunis sur le plateau, on se dit que la tâche serait moins ardue si la troupe s’attaquait à un opéra-comique français, par exemple, mais on comprend bien que les uns et les autres puissent avoir envie de s’attaquer à une œuvre célébrissime, plus apte à attirer un public nombreux. A la présidente de l’association, Marie-Anne Chassaing, revient le rôle-titre, qu’elle assume avec un réel aplomb de meneuse de jeu. Bien qu’annoncé souffrant, Philippe Moiroud est un Mustafà remarquable, tant vocalement que scéniquement. Et l’on ne saurait trop recommander aux mélomanes d’assister aux prochaines représentations pour découvrir en Lindoro un jeune ténor originaire de Côte d’Ivoire, le très prometteur Bergson Kouamé.
Laurent Bury

> Les prochains concerts "Rossini" <
Gioachino Rossini, L’Italienne à Alger. CPA Mado Robin, Paris 17e. Prochaines représentations : 5 et 6 avril au Conservatoire de Courbevoie, 12 avril au Centre Paris Anim’ Jacques Bravo, Paris 9e.
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