On a découvert Marcel Cara en mai dernier lors du concert de clôture du 25^e Festival de Pâques de Deauville, au cours duquel le jeune harpiste (né en 1996) se faisait le complice d’Amaury Coeytaux dans une éblouissante Fantaisie pour violon et harpe de Saint-Saëns. Le sens du dialogue, le relief, la variété d’attaque de son jeu se sont illustrés plus récemment, le 14 juillet à Paris, lors d’un rendez-vous en plein air dans la cour de l’hôtel de Soubise, où l’ancien élève d’Isabelle Moretti retrouvait Stéphanie Huang, partenaire de prédilection avec laquelle il forme le Duo Eos (les deux artistes viennent d'obtenir leur master de musique de chambre dans la classe d'Emmanuelle Bertrand au CNSMDP).  Un magnifique moment qui, en plus d'œuvres originales pour violoncelle et harpe (tel le singulier Caprice de Lucien Durosoir), aura permis de découvrir diverses transcriptions signées de Marcel Cara, en particulier celle de la Sonate pour violoncelle et piano de Debussy, servie avec autant de poésie que d’humeur fantasque.
 
Rendez-vous rituel de Jeunes Talents, le concert du 15 août à Château-Thierry, ville natale de l’immortel auteur des Fables, offre cette année l’occasion d’entendre Marcel Cara en soliste. Un grand voyage à travers les styles attend les auditeurs, de la Sonate Wq 139 de CPE Bach jusqu’à Bariolage d’Elliott Carter. On y découvre en outre la Rhapsodie de Marcel Granjany (1891-1975), pédagogue et compositeur tout comme son aînée Henriette Renié (1875-1956) dont l’interprète a retenu la si prégnante Ballade fantastique d'après E. Poe et l’arrangement du fameux Rossignol d’Alabieff transcrit par Liszt. M. Cara apparaîtra aussi sous son visage de transcripteur avec deux Danses roumaines de Bartók arrangées de sa main.
 
Enfin, notez dès à présent le prochain rendez-vous de Jeunes Talents à Château-Thierry, le 12 septembre : Victor Metral, pianiste du Trio Metral (formation qui vient de signer un superbe disque Chostakovitch/Weinberg pour La Dolce Volta) y interprétera Schubert et Liszt.