Maurice Maeterlinck inspira les musiciens autant par la veine subtilement démarquée du symbolisme de ses sujets que par sa langue, déjà si musicale, presque irréelle. Debussy en a saisi et la grammaire et les non-dits, pliant littéralement sa musique – les voix bien entendu mais son orchestre aussi – dans la langue du poète. 

Marthe Keller © DR

Bien d’autres correspondances furent tissées entre l’auteur de La Princesse Maleine et les musiciens, de Dukas à Vermeulen, de Chausson à Zemlinsky, qui s’emparèrent de sa poésie. Pourtant, c’est vers des mises en regard plus distantes – où musique et parole alterneront en place de se marier – que veulent nous entraîner Nelson Goerner (photo) et Marthe Keller. Le premier, de son piano profond, vous emmènera chez Debussy, Falla, Granados ; destination andalouse ?  Pour mieux conserver la surprise de ce voyage à deux l’annonce du concert ne précise pas les œuvres, ni d’ailleurs celles de Maeterlinck que lira Marthe Keller. Cette conversation promet, soyez-y.

Jean-Charles Hoffelé
 
Œuvres de Debussy, Granados, Falla / Textes de Maeterlinck
Nelson Goerner, piano / Marthe Keller, récitante
Paris – Amphithéâtre de l'Opéra Bastille
22 avril 2015 – 20h
www.operadeparis.fr/saison-2014-2015/convergences/marthe-keller-nelson-goerner

Photo Nelson Goerner © Jean-Baptiste Millot