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Paris - Compte-rendu : Zacharias toujours, en récital au Théâtre des Champs-Elysées
« Soixante dix mille euros, adjugé à Monsieur Tartempion ». Pendant qu’une vente sonorisée comme dans un hall de gare fait fureur en dessous, chez Drouot, Christian Zacharias, imperturbable, confirme qu’il est bien l’un de nos derniers poètes pianistes. Deux sonates de Haydn plus lyriques que bizarres, effleurées, fabuleuses de couleurs, capricieuses par pure fantaisie encadraient la Grande Humoresque de Schumann et Sept Préludes du Premier Livre de Debussy. Pari à demi remporté.
Pour l’Humoresque deux écueils : la pédalisation hasardeuse, et dans les sections vives des tempi trop boulés brouillaient la langue polyphonique du compositeur – mais les sfumatos, la subtilité des enchaînements le lyrisme contenus demeuraient imparables. Pour Debussy, victoire totale. Par l’ampleur du ton, la précision du dessin, un imaginaire fantasque, les préludes échappaient enfin au microcosme : leur pouvoir de suggestion rayonnait, porté par des moyens pianistiques que l’on n’y avait plus mis depuis Michelangeli ou Richter.
Mozart et Scarlatti en bis, simples, évidents : la part des anges.
Jean-Charles Hoffelé
Théâtre des Champs-Elysées, le 27 novembre 2008
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Photo : DR
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