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Philippe Jordan et l’Orchestre de l’Opéra National de Paris - Un Beethoven dense et racé - Compte-rendu

Entre deux représentations du Roi Arthus, Philippe Jordan et l’Orchestre de l’Opéra de Paris ont poursuivi avec les Symphonies n° 6 « Pastorale » et n° 8 un périple beethovénien engagé depuis le début de la saison.
 
La Huitième Symphonie qui ouvre la soirée ne prend sa dimension ludique que dans le final, mais gagne en densité et en puissance sonore (Allegro vivace con brio initial) assurant une transition très unitaire entre l’apothéose de la danse de la Septième et la grandeur monumentale de la Neuvième. Moins de sourire haydnien que de gravité dans cette exécution, mais une énergie rythmique (Allegro scherzando) et une beauté supérieure des timbres (Tempo di menuetto).
L’horizontalité de la Symphonie « Pastorale » est rendue avec une infinie souplesse (Allegro ma non troppo et Allegretto final), une fluidité des transitions, voire une théâtralité qui culmine dans un orage aux effluves quasi wagnériens. Il faudrait citer tous les musiciens engagés dans ce discours transparent où se dessinent des pleins et des déliés d’une sensualité instrumentale confondante (le hautbois de Philippe Giorgi dans la « Joyeuse assemblée de paysans », la flûte envoûtante de Frédéric Chatoux, la clarinette de Philippe Cuper, les timbales de Lionel Postollec, sans oublier des cordes d’une parfaite cohésion). Une lumineuse interprétation qui témoigne de l’osmose entre un chef à l’enthousiasme communicatif et une phalange dont la qualité supérieure mérite une nouvelle fois d’être mentionnée.
 
Michel Le Naour
 
Paris, Opéra Bastille, 18 mai 2015.
 
Prochain concert le 17 juin 2015 – Beethoven : Symphonie n° 9, Fantaisie pour piano, chœur et orchestre op. 80 (avec Jean-Yves Thibaudet)
http://www.concertclassic.com/concert/beethoven-symphonie-ndeg9-hymne-la-joie

© Ronaldo

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