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Stéphane Fuget enregistre les Grands Motets à la Chapelle royale de Versailles – Lully en majesté
En quelques années, « Château de Versailles Spectacles » s’est imposé sur le marché du CD et du DVD comme une référence en matière de musique baroque, mais pas seulement. Si ce jeune label privilégie naturellement le répertoire louis-quatorzien et les œuvres créées sous le règne des successeurs du Roi-Soleil, les ambitions en sont plus larges et reflètent la programmation assez diversifiée de l’Opéra Royal et de la Chapelle de Versailles. La musique française n’est pas la seule à être honorée (Bach, Pergolèse, Haendel y ont aussi leur place) et le XIXe siècle est également représenté, surtout par Berlioz jusqu’à présent. Quelques lacunes de la discographie ont également pu être comblées : on dispose ainsi désormais d’une bonne version complète du Richard Cœur-de-Lion de Grétry.
Même s’il décéda cinq ans à peine après l’installation de la Cour dans le nouveau château, Lully reste dans les esprits associé aux fastes de Versailles, et c’est actuellement ses œuvres sacrées qui font l’objet d’une attention particulière de la part de Château de Versailles Spectacles. Après un DVD associant son Te Deum à la Missa salisburgensis de Biber, le label s’est lancé dans l’enregistrement en plusieurs volumes des Grands Motets du compositeur d’Atys. L’entreprise est confiée à l’organiste et claveciniste, chef de chant et chef d’orchestre Stéphane Fuget (photo), qui a créé en 2018 sa « compagnie lyrique » Les Epopées, ensemble en résidence au château de Versailles.
Stéphane Fuget et les musiciens des Epopées ©Orianne Pascal
Le volume 1, un CD réunissant le Dies Irae et deux autres partitions sacrées de Lully, vient de sortir, et ce dimanche 7 mars, une captation vidéo avait lieu en la Chapelle royale de Versailles, en préparation du volume 2, où figureront des œuvres composées entre 1660 et 1668, plusieurs années avant que le Florentin ne signe sa première tragédie lyrique. Le programme réunit trois œuvres contrastées, notamment un Miserere qui fit pleurer Madame de Sévigné et, sur un tout autre ton, un triomphal Jubilate Deo coïncidant avec la Paix des Pyrénées scellée par le mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne.
On fait confiance aux micros pour, une fois encore, tirer le meilleur de l’acoustique très réverbérante de la chapelle achevée en 1710, dans laquelle étaient notamment réunis quelques visages familiers des amateurs de musique baroque française : le chœur incluait, entre autres, Claire Lefilliâtre, Ambroisine Bré, Cyril Auvity, Marc Mauillon, Benoît Arnould, Geoffroy Buffière et Renaud Delaigue, auxquels sont confiés diverses interventions en solo ou à deux ou trois voix. L’ambition de Stéphane Fuget étant de magnifier la déclamation française, nul doute que tous ces prestigieux interprètes contribueront à ajouter à la discographie une référence précieuse, lorsque le DVD paraîtra, probablement l’an prochain.
Laurent Bury
Versailles, Chapelle royale, 7 mars 2021 /Enregistrement à paraître courant 2021
Pour en savoir plus sur Stéphane Fuget / Les Epopées : www.lesepopees.org/fr
© Ludeck Brany
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