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Pierre Génisson et le Quatuor Hanson au Théâtre de Cornouaille – Noces chambristes – Compte-rendu
Dans le cadre des sympathiques « Concerts au chocolat » du dimanche après-midi qui émaillent la saison du Théâtre de Cornouaille, le clarinettiste Pierre Génisson (photo) offrait au public quimpérois le nec plus ultra du répertoire de musique de chambre avec le Quintette K 580 de Mozart et le Quintette en si mineur de Brahms. Pour ce faire, il s’était associé au jeune et talentueux Quatuor Hanson dont le début dans la carrière s’annonce sous les meilleurs auspices, un magnifique album Haydn, récemment paru, l’illustre éloquemment. (1)
Quatuor Hanson © Bernard Martinez
D’entrée de jeu, le clarinettiste se montre véritable ordonnateur de l’ouvrage de Mozart, dosant avec une poésie ineffable ses interventions, instillant un discours qui sait se lover dans l’écrin de cordes soyeuses (raffinement du premier violon Anton Hanson, superbe appui de l’alto de Gabrielle Lafait ...). L’expérience de Pierre Génisson (2) constitue incontestablement pour les Hanson une assurance dont ils savent tirer le meilleur parti dans une écoute attentive et mutuelle.
Le lyrisme crépusculaire de l’Opus 115 de Brahms est rendu avec une délicatesse de ton et une somptuosité mordorée qui n’oublient pas pour autant les accès de violence contenue. Le souffle large de P. Génisson est capable de toutes les nuances – des pianissimi les plus impalpables jusqu’à la projection la plus aérienne de fortissimi superbement contrôlés. Le chant des Hanson, la liberté rhapsodique dont ils font preuve s’allient avec bonheur à la chaleur et à la générosité que le souffleur manifeste tout au long d’une partition en forme d’adieu. Pour remercier le public nombreux et enthousiaste, le Larghetto du Quintette de Mozart tient lieu de bis, et se révèle d’une émotion plus palpable encore. Les volutes sonores s’élèvent dans l’atmosphère raréfiée d’une salle en totale communion avec les musiciens.
Michel Le Naour
(2) Au disque, le talent de Pierre Génisson vient de s’illustrer avec un programme « Swing, a Benny Goodman Story » enregistré avec le BBC Concert Orchestra – rondement – mené par Keith Lockhart (Aparté AP 218).
Quimper, Théâtre de Cornouaille, 12 janvier 2020
Photo © Denis Gliksman pour Buffet Crampon
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