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La Generala - Musique espagnole et amours anglaises
Parmi les cent et quelque zarzuelas, opérettes, voir opéras – on sait peu qu’il composa un étonnant Artus - qu’Amadeo Vives fournit en trente-quatre années au public madrilène, on ne connaît vraiment en France que Doña Francisquita, une comédie lyrique plutôt qu’une vraie zarzuela. Vives avait du renoncer à une carrière de chef de chœur suite à une agression qui le laissa a moitié paralysé. Toute sa vie il la passa à sa table de travail, ce qui explique en partie l’abondance de sa production.
On se souvient que le tout jeune Manuel de Falla mit sa plume dans trois de ses zarzuelas – le compositeur laissait volontiers les tâches subalternes à des musiciens voulant éprouver leur art, à Madrid on parlait d’ailleurs de l’ « atelier Vives » – mais impossible de ne pas reconnaître la signature mélodique du maître, cet amour des phrases courtes et pimentées, ce goût pour la vocalise lorsqu’elle est autorisée par l’interprète, qui signent chacune de ses partitions. Comme Doña Francisquita, La Generala que propose aujourd’hui le Châtelet appartient au genre de la comédie lyrique. Son intrigue amoureuse dans l’Angleterre edwardienne fut aussi exotique pour le public espagnol que ne le sont pour nous les sujets classiquement ibères du théâtre lyrique espagnol.
L’œuvre fut crée à Madrid en 1912. Le Châtelet importe la production d’Emilio Sagi, réalisée pour le Teatro de la Zarzuela, dans la distribution qui a fait le succès de ce spectacle à Madrid. Il semble que, petit à petit, les scènes françaises s’ouvrent à ce répertoire jusqu’ici méconnu. On aurait tort de bouder les plaisirs garantis par une telle musique.
Jean-Charles Hoffelé
Amadeo Vives, La Generala, Théâtre du Châtelet, les 27, 29, 31 mai, les 1er et 3 juin 2008.
Photo : DR
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