2012 célèbre le 150e anniversaire de la naissance de Claude Debussy. Au cours de l’année qui s’ouvre concertclassic demandera régulièrement à des artistes de faire part de leur perception de la musique de Claude de France. Aldo Ciccolini a accepté d’inaugurer la série « Debussy vu par… »

« Mon premier contact avec Debussy a été un récital de Walter Gieseking au Conservatoire de Naples. J’avais environ huit ans. Il a donné tout un programme Debussy avec un livre de Préludes et d’autres pièces. J’ai été fasciné par cette musique, par la magie de ce jeu. Un peu après, on m’a fait cadeau de la partition des Préludes ; je m’y suis plongé et ça a été le début d’une passion qui n’a jamais cessé.

Debussy est mystère, une énigme dont on ne connaîtra jamais la substance. Cela ne peut pas se décrire, s’analyser ; c’est au-delà de tout et ça agit profondément sur le psychisme de l’auditeur. La musique de Debussy a toujours été présente dans mon univers, c’est un besoin, c’est une évasion que d’autres compositeurs, même extraordinaires, ne peuvent pas apporter.

Quand je suis chez moi et que veux rêver, je prends la partition de Pelléas et Mélisande et je lis, enchanté, cette œuvre que je connais par cœur comme si c’était la première fois.

Une œuvre préférée dans la musique pour piano ? Je ne peux pas choisir, j’aime tout ; il n’y a pas une œuvre mineure chez Debussy, tout est très important. Je suis tout à fait d’accord avec Virgil Thomson, que j’ai connu aux Etats-Unis dans les années 1950, et qui disait « Debussy est le Beethoven français ». Thomson était un fanatique de Debussy ; il le mettait au-dessus de tout et il avait probablement raison.

L’année 2012 va m’amener à redonner du Debussy en concert. Je jouerai le 1er Livre de Préludes au Lille Piano(s) Festival en juin, en compagnie de pages de Déodat de Séverac. »

Propos recueillis par Alain Cochard, le 24 décembre 2011

Rappelons qu’Aldo Ciccolini a enregistré l’intégrale de l’œuvre pour piano solo de Debussy pour EMI, mais aussi la Fantaisie pour piano et orchestre sous la baguette de Jean Martinon. Il vient de signer un récital Mozart pour La Dolce Volta (dist. Harmonia Mundi)

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Photo : DR