Sir John Eliot Gardiner a toujours oeuvré pour Berlioz, s'inscrivant dans une tradition toute britannique illustrée par Sir Thomas Beecham puis par Sir Colin Davis. Mais les temps ont changé, et Gardiner, tout comme Norrington; offre un Berlioz radicalement différent de celui défendu par ses illustres prédécesseurs.

Recours aux meilleures éditions critiques, choix d'interpréter les oeuvres sur instruments d’époque - une donnée qui transforme radicalement la sonorité de l'orchestre berliozien - attention à la prononciation à la française du latin, voila qui promet de faire redécouvrir cet immense Requiem où l'auteur de la Symphonie Fantastique pleure les victimes de la Révolution de 1830.

Une oeuvre taillée aux dimensions de la Basilique des Rois de France, avec ses trois cents exécutants, et qui d'ailleurs est devenue au fil du temps emblématique du Festival de Saint-Denis. Il faut bien ce vaste vaisseau pour que le tonnerre de cette partition gigantesque roule à loisir.

On sait d'autre part la profonde entente musicale qui réunit Gardiner et l'Orchestre National de France, on est curieux de voir comment il saura inspirer les souffleurs qui cette fois joueront sur instruments modernes, et plus curieux d'entendre le si dynamique Monteverdi Choir marié au Chœur de Radio France.

Cela promet un concert de clôture de l'édition 2012 du Festival de Saint Denis en apothéose !

Jean-Charles Hoffelé

Michael Spyres, ténor, The Monteverdi Choir, Choeur de Radio-France, Orchestre National de France, dir. Sir John Eliot Gardiner
Les 28 et 30 juin 2012 - à 20h 30
Basilique de Saint-Denis
www.festival-saint-denis.com

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Photo : DR