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14ème Festival Liszt en Provence - Année majeure


A côté de quelques grosses manifestations aussi courues que médiatisées, la France compte nombre de petits festivals de grande qualité. Chacun à sa manière, ils contribuent à la densité d’un tissu musical estival qui fait de notre pays un cas à part en Europe ; « Liszt en Provence » est de ceux-là.

A une petite dizaine de kilomètres au nord d’Orange, le château Saint-Estève, une propriété viticole à laquelle on accède par une allée de buis longue de quatre cents mètres ; devant la grande bâtisse une vaste terrasse dominant la plaine d’Orange…

De retour de Londres où ses activités professionnelles l’avaient amenée à nouer des liens privilégiés avec de nombreux musiciens, en particulier des Russes qui arrivaient alors de l’ex-URSS, Thérèse Français a décidé, il y treize ans, d’installer un festival dans ce merveilleux coin de Provence, avec l’aide de son mari viticulteur pour la partie logistique. « Je trouvais qu’il y avait de la place pour des concerts de qualité qui s’adressaient au départ aux gens d’ici, éloignés des grandes villes. Depuis la manifestation a grandi et l’on compte désormais beaucoup d’Allemands, d’Anglais, de Hollandais, de Suisses – tous de grand mélomanes ! - parmi le public. »

« Lors de mon premier festival, j’ai eu la chance d’accueillir Marc-André Hamelin dont j’avais fait la connaissance à Londres, rappelle Thérèse Français, ce qui a d’emblée donné une assise solide à « Liszt en Provence ». Quant au choix de Liszt, il s’est imposé tout naturellement à celle qui, lors de son séjour outre-Manche, s’était prise de passion pour ce compositeur. Par goût pour sa musique évidemment, mais par désir aussi de lutter contrer les tenaces préjugés dont souffre le virtuose compositeur, l’aventure de « Liszt en Provence commençait… «  Pourquoi « Liszt en Provence » et pas « Chopin en Provence » m’avaient dit certains au moment du lancement du festival ; ça m’avait hérissée et je continue à vouloir me battre pour contribuer à faire pleinement reconnaître Liszt. C’est pourquoi j’ai souhaité inviter Jean-Yves Clément cette année car son petit livre sur Liszt (1) est un véritable chant d’amour pour sa musique. »

« La programmation de l’édition 2011 est bâtie autour des influences reçues ou exercées par Liszt : Paganini, Schumann, Chopin, Wagner, Berlioz, Glinka, Weber, et bien évidemment Bach, explique T. Français. La liste des invités est un panaché entre des artistes de diverses générations ; on y trouve aussi bien Jean-Claude Pennetier, pour Liszt et Schubert, que Jean-Philippe Collard ou Julia Avdeeva pour Liszt et Chopin ».

L’organisatrice ne cache pas sa fierté » de programmer le 1er Prix du dernier Concours Chopin de Varsovie. « J’ai suivi la totalité de la compétition par internet et j’avoue que j’ai été tout de suite pour Avdeeva, tout en appréciant d’autres pianistes aussi. Après avoir souvent accueilli le tandem Carré/Duchâble pour la soirée récitant et piano, ce sont Michael Lonsdale et Nicolas Celoro – pianiste que j’ai eu l’occasion d’inviter en d’autres circonstances pour un passionnant concert commenté autour la Sonate en si – que je reçois autour du thème « Rêve d’amour ». Le jeune Kit Amstrong est présent aussi pour un récital autour de Liszt et Bach – son programme est très brendelien ! – et la soirée de clôture, le 19 août, réunit Elena Rozanova et Roustem Saïtkoulov dans le Concerto n°5 de Beethoven arrangé par Liszt pour deux pianos, la Sonate de Liszt remaniée pour le même effectif par Saint-Saëns et, enfin, Les Préludes. »

Avec l’édition du bicentenaire, « Liszt en Provence » est entré dans un temps fort de son existence. Une année majeure qui, puisque musique et vin font bon ménage au château Saint-Estève, nous vaut aussi… une cuvée « Liszt en Provence » (100% Syrah) !

Alain Cochard

(1)« Franz Liszt ou la dispersion magnifique » (Actes Sud/ Classica)

14ème Festival Liszt en Provence

Jusqu’au 19 août 2011

Château Saint-Estève

84100 – Uchaux

Tel. : 04 90 40 60 94


Programmation détaillée : www.liszt-en-provence.com

Pour en savoir plus sur les vins du château Saint-Estève d’Uchaux : www.vins-saint-esteve.com

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Photo : Pierre Aimar

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