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24ème Festival Toulouse les Orgues – Orgue et musiciennes, jeunes talents, musiques actuelles et cinéma
Au début du siècle dernier, avec bien sûr des exceptions confirmant la règle, l'orgue n'était pas « un instrument de femme ». Si les choses ont changé, la place des femmes dans le monde éminemment masculin de l'orgue, du fait également de l'institution ecclésiale, demeure aussi singulière que celle de l'instrument lui-même aux oreilles du « grand public ». C'est ce qui a incité Yves Rechsteiner, aux commandes artistiques de Toulouse les Orgues depuis 2014, à placer cette 24ème édition, des plus originales – une cinquantaine de rendez-vous, du 1er au 13 octobre, mettant en valeur un patrimoine unique (1) –, sous le signe des femmes musiciennes.
Ainsi le premier week-end, entièrement féminin, s'est-il ouvert le 5 octobre à la librairie Ombres blanches, grande institution toulousaine, avec l'ethnologue Marie Baltazar, qui vient de publier Du bruit à la musique – Devenir organiste (Éditions de la Maison des sciences de l'homme), rencontre aussitôt suivie d'une table-ronde réunissant exclusivement des musiciennes, d'une « Petite histoire en musique et mots » : Raconte-moi l'orgue ! par Marie-Évodie Mahieu et Loriane Llorca (« en région » : à Cugnaux ce 5 octobre, le 12 à Launaguet), d'un récital aux Carmélites de Catalina Vicens, « poétesse de l'organetto », d'une Carte blanche à Yasuko Bouvard aux Chartreux, d'un récital en soirée à Saint-Sernin de Michelle Guyard : Les grandes femmes de l'orgue – Rolande Falcinelli, Elsa Barraine, Marie-Louise Girod, Mel Bonis, Jeanne Demessieux…, enfin, dans le cadre des Nuits du Gesu, de la « fresque symphonique pour électro, orgue et voix » Home de la compositrice, chanteuse, pianiste et cheffe d'orchestre Malvina Meinier. Le lendemain étaient proposés un concert de midi à Saint-Sernin, orgue et chœur : Yuka Ishikawa et Claire Suhubiette, une rencontre au Gesu avec la factrice d'orgues Léa Malvy, enfin un programme Haendel à l'auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines par Maude Gratton et son ensemble Il Convito.
À noter que la première des Grandes soirées avait permis d'entendre à Saint-Sernin une Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák transcrite et interprétée à quatre mains et pieds par Marie-Ange Leurent et Éric Lebrun (formidable succès dont les festivaliers parlèrent abondamment les jours suivants), également que les quatre concerts de la traditionnelle série Jeunes talents étaient confiés exclusivement à des musiciennes : Lucile Dollat (Notre-Dame-du-Taur), Kumi Choi (cathédrale Saint-Étienne), Liubov Nosova (temple du Salin), Loriane Llorca (Notre-Dame de la Dalbade). Autre innovation, bien que hors contexte féminin : pour la première fois un orgue à tuyaux a retenti dans la Halle aux Grains, avec l'Orchestre National du Capitole dirigé par Clemens Schuldt, « l'orgue du voyage » (2) de et joué par Jean-Baptiste Monnot (Concerto de Poulenc, outre Dukas et Brahms) – c'est habituellement, lors des confrontations orgue et orchestre, l'orgue Kern de la cathédrale toute proche qui est diffusé et retransmis sur écran géant dans la célèbre salle toulousaine (petit prodige de synchronisation !).
Côté messieurs, l'offre était tout aussi suggestive, le milieu de la seconde semaine offrant un condensé de la diversité du Festival. Où l'on eut le bonheur, à Saint-Sernin, de retrouver Thomas Trotter – avec retransmission sur écran géant (efficace régie enrichissant indéniablement l'écoute) permettant d'admirer à loisir la maîtrise et l'extrême sobriété du jeu du musicien – dans un programme très différent de celui de Notre-Dame de Paris le 5 février (3), Yves Rechsteiner ayant demandé au titulaire du fameux William Hill du Town Hall de Birmingham un programme évoquant un concert sur un grand orgue de salle en Angleterre au tournant des XIXe et XXe siècles, avec à la clé quantité de découvertes vraiment magnifiques.
Et ce dès l'Overture to the Oratorio St. Paul [Paulus] de Mendelssohn, brillamment adaptée par William Thomas Best (1826-1897), transcripteur de talent, jusqu'à faire de cette page colossale l'une des grandes œuvres de Mendelssohn « pour » orgue. S'ensuivirent le Concerto Op. 7 n°4 de Haendel, transcrit par Trotter lui-même : rien de néobaroque mais tout le clavier et l'orchestre de Haendel repensés pour l'orgue romantique-symphonique, avec un ad libitum idéalement réalisé ; la Fantaisie et Fugue en sol majeur de Charles Hubert Hastings Parry (1848-1918), d'un lyrisme épique ; les cinq mouvements délicieusement évocateurs de la Rustic Suite d'Alec Rowley (1892-1958) : le charme à l'état pur, très campagne anglaise, mettant en douce lumière les détails les plus subtils de la palette du Cavaillé-Coll, utilisé de main de maître par Thomas Trotter comme durant tout le récital ; Introduction, Variations et Final de William Best, soit un formidable préambule hautement dramatique suivi d'une vaste et complexe construction, beaucoup plus détendue, sur… God save the Queen ; enfin deux pages d'Elgar en contraste absolu : Chanson de Matin, dans l'exquise version signée Herbert Brewer, ami du compositeur, puis, du cycle Pomp and Circumstance Military Marches op. 39, la n°1 transcrite par l'irremplaçable Edwin Henry Lemare, servie avec un souffle prodigieux par Thomas Trotter, magnifique musicien prenant tous les risques pour suggérer noblesse et éclat de l'orchestre d'Elgar. L'Angleterre telle qu'on l'aime !
La soirée se poursuivit avec l'une des singularités de TLO, les Nuits du Gesu à 22 h 30 : L'Orgue débridé par le Quintet Pancrace, « Musique pour orgue spatialisé, mobile et contrôlable en MIDI, violon baroque, appeaux, piano préparé, boîtes à bourdons, hurgy toys, uillean pipes, hulusi, flûtes, pi synth, AM radio, microphones »… Contraste phénoménal avec l'image intense de Thomas Trotter à l'écran, physiquement engagé dans la génération même du son, quand les corps des musiciens du « Quintet de musique improvisée » offraient une sensation de statisme, presque de mutisme. L'intérêt de la séance, insolite, ne provenait pas de la composition musicale au sens convenu, mais bien de l'inventivité d'une multitude d'objets musicaux défiant les capacités analytiques de l'audition, tous, ou presque, prenant la suite de l'orgue, premier instrument à avoir su, de tous temps, jouer des durées et des tenues. Sons déployés, déformés et retravaillés, avec un soupçon de musique naguère dite concrète, pour une dissolution du temps construit abolissant la nécessité même de finir, sans pour autant donner le sentiment de durer. Étonnant et sobrement ludique, musicalement un rien frustrant.
Le lendemain, mercredi 9 octobre, était une « journée-région » : journée libre à Montpellier, nouvelle formule, ponctuée de deux auditions et d'un concert en soirée. Pas sûr que la formule soit pleinement appréciable, un véritable accompagnement pour un programme en continu semblant préférable aux importants temps morts isolant les temps musicaux. La première audition permit de découvrir l'orgue ibérique construit en 2011 par les frères Desmottes (facteurs français installés dans la Province de Cuenca) en l'église contemporaine des Saints-François (4) à l'initiative de Frédéric Muñoz (titulaire de l'orgue historique de Saint-Guilhem-le-Désert : il y fêtera en 2020 ses quarante ans de présence), qui présentait et jouait l'instrument – il l'a enregistré dès 2012 pour XCP, label montpelliérain, associant différentes écoles européennes des XVIIe et XVIIIe siècles, jusqu'au Tiento de todos tonos (2012) du compositeur belge Tristan Clais, dont le poème Le Regard de l'Orgue donne son titre au CD. Ce programme du 9 octobre allait de la musique arabo-andalouse du VIIIe siècle, via Hernando de Cabezón, Correa de Arauxo et Pablo Bruna, jusqu'à l'envoûtante Sardana « San Marti del Canigo » de Pau Casals, en un inépuisable surgissement d'énergie, de couleurs et de timbres étourdissants de présence (malgré l'acoustique sèche et « dure » du lieu), de contrastes structurels et poétiques. Maintes pages entendues lors de l'audition figurent dans le dernier CD de Frédéric Muñoz, Éclats méditerranéens (Triton), des arabo-andalous à Casals via l'improvisation, magnifique et onirique traversée, à la croisée des chemins du temps, sur l'orgue Jean-François Lépine (1772) superbement remis en voix par Michel Formentelli (2015) de la collégiale de Limoux (Aude).
La seconde audition fit découvrir le petit instrument de Saint-Roch, qui ne paye pas de mine mais surprend par ses possibilités, remplissant sans peine l'édifice, et sa douce élégance. Joliment présenté par son titulaire, Éric Andanson, et joué par Irène Randrianjanaka, cotitulaire de la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier, il permit d'apprécier Dandrieu (trompette d'une vive tenue dans l'Offertoire final), Buxtehude, Pachelbel : belle fugue chromatique sur les fonds doux, tout comme dans le fameux Andante de Mendelssohn, l'audition se refermant avec panache – comme dans tout ce programme – sur un pétillant et vivifiant Offertoire d'Édouard Batiste.
Noëlle Gény © Opéra national Montpellier Occitanie
Le concert en soirée, redonné à Toulouse au temple du Salin le samedi 12 octobre (dans une tout autre acoustique, plus compacte : un défi d'adaptation pour les musiciens), se déroulait dans l'immense nef unique de la cathédrale Saint-Pierre (pour ainsi dire comble et avec une proportion considérable de jeunes auditeurs), dont le grand orgue a été récemment relevé et modernisé (5). Une seule et ample pièce pour orgue, le soliste ayant ensuite fort à faire dans les œuvres avec chœur, Clair de lune de Louis Vierne, tenait lieu de sereine introduction, paisible et de fait lunaire, à un programme Fauré accompagné par l'orgue seul : aux claviers le jeune virtuose britannique, et professeur au Trinity Laban Conservatoire de Londres, Richard Gowers, Noëlle Gény étant à la tête des Chœur et solistes de l'Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie.
Solide prestation du Chœur, dirigé avec sobriété et intensité, rompu au répertoire opératique mais se glissant avec l'humanité et la souplesse requises dans l'univers de Fauré : Cantique de Jean Racine, puis Requiem. On a pris l'habitude, pour ce dernier, et avec bonheur, de l'entendre prononcé à la gallicane, ce qui est conforme à l'époque de l'œuvre, antérieure au Motu proprio « Tra le sollecitudini […] sulla musica sacra » de Pie X (1903) dans la mouvance duquel Rome tenta peu à peu d'imposer partout la prononciation romaine du latin (on sait combien les musiciens français s'insurgèrent et pendant longtemps luttèrent), d'autant que la prononciation romaine, comme ce fut le cas à Montpellier, ajoute nombre d'accents qui en fait modifient la souple et délicate « linéarité » de la phrase fauréenne et son impact, base commune tant des mélodies ou de Pénélope que de la musique avec chœur. Une fois accepté ce choix esthétique – la question risque d'être éternellement en discussion –, l'interprétation proposée était à tous égards d'une belle éloquence, y compris de la part des solistes : Hostia tempéré et Libera me véhément par Jean-Philippe Elleouet-Molina, Pie Jesu chanté à la tribune du grand orgue par Véronique Parize – chant sensible et émouvant, jusqu'à la fragilité.
Le premier concert du lendemain à Toulouse, à l'orgue Daldosso si polyvalent du Salin relevait de la série Jeunes talents : rare programme russe, conçu et restitué par Liubov Nosova, brillante musicienne et instrumentiste. La diversité était de mise, du Prélude et Fugue en ré majeur magistralement académique de Glazounov à la Toccata de Sergey Slonimski (né en 1932), sorte d'intermezzo acéré se souvenant du Sacre stravinskien, ou encore celle, sage mais d'une vive présence, d'Elena Samarina (née en 1955), très scherzando et interrogative sur le feu roulant d'un ostinato. Les pages les plus sombres étaient aussi les plus émotionnellement fortes : Invention n°8 d'Alexandre Goedicke (1877-1957) et surtout Basso ostinato du Concerto n°2 de Mikaël Tariverdiev (1890-1960), comme un interlude d'opéra tragique, marche de la mort à travers l'hiver russe, ce magnifique récital-découverte se refermant sur la Passacaglia de Christoph Kuchnaryov (1890-1960), de forme traditionnelle et de caractère post-régérien, sans le vent de folie du Titan bavarois mais d'une éloquente densité.
Juan de la Rubian © Alexandre Ollier
Le rendez-vous du soir était le traditionnel ciné-concert à Saint-Sernin, en partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse. Aux claviers : Juan de la Rubia, organiste de la Sagrada Família de Barcelone, entendu, entre autres, commentant un film muet lors de l'inauguration du Grenzing de Radio France (6). Ici plus de Nosferatu de Murnau mais le dernier film muet de Julien Duvivier, Au bonheur des dames (1930), d'après Zola transposé dans un entre-deux-guerres vibrant de modernité. Film prodigieux, également sur le plan technique (superposition et fusion d'images), mettant en question tant le progrès que l'extrême violence d'un combat inégal entre grande distribution et petit commerce, dirait-on aujourd'hui, avec en pleine crise de 1929, déjà, des relents de harcèlement, de consumérisme effréné, de marketing agressif, de soldes déstabilisateurs. Hélas !, rien de nouveau sous le soleil.
Après une introduction dramatique et lyrique sur le générique, le musicien, familier de cet exercice qui exige souffle et infaillible continuité, puisa dans le répertoire connu de tous les thèmes de l'illustration musicale, brillantissime et inspirée, sans cesse renouvelée et porteuse d'empathie, de l'essence du drame et de ses revirements, mais aussi d'humour. Façon Franck (grandiose scène de rupture, ou plutôt d'abandon, de Colomban et Geneviève, fille de l'oncle Baudu, lequel voudra par la suite se faire lui-même justice dans une scène cinématographiquement et musicalement d'une bouleversante démesure) ou Rachmaninov, éventuellement en toutes notes, ponctuée d'un zeste de Gounod, Dvořák ou Brahms plus quelques velléités de détournement façon Piazzolla, mais aussi, pour la scène de baignade à L'Isle-Adam, de Grieg côtoyant l'univers du Gaumont Palace, la musique suivait avec frénésie le rythme lui-même échevelé de ce film impressionnant. Un thème récurrent, traité de bien des manières, devait toutefois dominer le drame : le premier du mouvement initial de la Sonate Arpeggione de Schubert, auquel répondait, révélateur de l'histoire d'amour impossible entre le « grand patron » et Clara, jeune orpheline provinciale, un Rêve d'amour de Liszt on ne peut mieux en situation, jusqu'au triomphe de l'amour – et du progrès accepté et même prôné. Avec au passage une référence écrasante pour la pauvre Geneviève succombant modestement à la phtisie : Liebestod d'Isolde… Le public – Saint-Sernin est comble pour les ciné-concerts – fit un triomphe à Juan de la Rubia, homme-orchestre inventivement, et avec quelle maestria, au service du film de Duvivier et du chef-d'œuvre de Cavaillé-Coll.
Virgile Monin © Alexandre Ollier
C'est sur l'ultime Nuit du Gesu que la soirée se referma, avec Rivages. Arrangements, à l'évidence très écrits, et orgue (superbe Cavaillé-Coll) : Virgile Monin ; dispositif électronique et création : Rodolphe Collange – la voix enregistrée d'Anne-Gaëlle Ponche livrant des textes en forme de manifeste, pour l'homme et la nature, ou l'homme dans le respect de la nature, dont un commandé à Pascal Marquilly. Tout le contraire de la Nuit du mardi avec Pancrace, ces trois quarts d'heure de musique et de textes traçant un arc remarquablement construit, avec une source : D'une rive…, un développement d'une intensité et d'une sensibilité communicatives : Navire, Épaves, Cales – Sénèque : Les Troyennes –, Flots, Tempête, Fonds – Lucrèce : De la nature des choses –, Marins, Radeau, Terre ! – Marquilly : Des choses sans nature… –, et une « chute » : L'autre (rive), que l'on pressent aussi méditerranéenne. Une dramaturgie, qu'ouvrent et referment le vent et la mer, un mouvement, une constante interrogation, bref : une épopée poétique, un opéra-minute de la dérive humaine, mais aussi, musicalement, une expérience humaine de haute tenue.
Loria Lllorca © Alexandre Ollier
Le dernier concert entendu, remarquable, était aussi le dernier de la série Jeunes talents, le vendredi à 12 h 30 : Loriane Llorca, présentement organiste en résidence de la cathédrale Saint-Louis de la Nouvelle-Orléans – belle tradition à l'adresse des jeunes musiciens français ayant bénéficié au fil du temps à de grands noms de la nouvelle génération, par exemple Jean-Baptiste Monnot. À l'orgue Puget (1888) de la Dalbade, l'une des merveilles de Toulouse, Loriane Llorca proposait un programme hiératique, habité par « le chant intérieur, l'incantation par la musique ». Il faut du cran pour commencer avec la Prière de Franck, idiomatiquement servie par l'instrument et contrastant avec le Choral-Poème n°2 de Tournemire, cette même facture apparaissant sous un jour sensiblement différent, plus lumineux, annonçant ainsi sa capacité à répondre au répertoire qu'allaient susciter les bouleversements à venir dans l'orgue français de l'entre-deux-guerres. Ce Puget conféra à la Première Fantaisie de Jehan Alain un ancrage et une gravité inusitées, magnifiant ensuite le sombre et déclamatoire Récit (1995) de Thierry Escaich, les affinités de cet orgue symphonique et orchestral avec les contemporains finissant d'emporter une totale adhésion avec « la » Toccata de Jean Guillou, hypnotique et étincelant cheval de bataille. Loriane Llorca (photo) : parmi les femmes organistes de la génération montante, un nom à retenir, instrumentiste hors de pair et musicienne à la personnalité d'ores et déjà affirmée.
Michel Roubinet
Festival Toulouse les Orgues, concerts des 8, 9, 10 et 11 octobre 2019 // toulouse-les-orgues.org
(1) www.concertclassic.com/article/les-orgues-de-toulouse-un-patrimoine-dune-diversite-unique-en-europe
(2) www.jeanbaptistemonnot.com/lorgue-du-voyage/
(3) www.concertclassic.com/article/martin-baker-et-thomas-trotter-en-recital-notre-dame-langleterre-lhonneur-compte-rendu
(4) www.desmottes.org/trabajos/nuevos/montpellier-francia
(5) gocm2019-2.grand-orgue-cathedrale-montpellier.fr
(6) www.concertclassic.com/article/inauguration-officielle-de-lorgue-grenzing-de-radio-france-un-succes-public-plus-que
Photo © Alexandre Ollier
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