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3 questions à Daniel Propper
« Viennois d'origine, Suédois de naissance et Français d'adoption », ainsi aime à se définir Daniel Propper, pianiste né en 1969. Installé en France depuis une quinzaine d’années, il vient de terminer un très bel enregistrement (3CD Skarbo) des Pièces lyriques de Grieg et donne à cette occasion un récital au Théâtre de l’Athénée, le 4 mai.
En quoi le fait de vous replonger dans les Pièces lyriques - musique que vous fréquentez depuis longtemps j’imagine -, dans la perspective d’un enregistrement, a-t-il pu modifier et enrichir votre approche de ce corpus ?
Daniel Propper : Les Pièces lyriques de Grieg me sont en effet familières depuis mes débuts mais c’est toutefois un projet assez monumental, un long voyage que d’enregistrer les dix recueils, auxquels j’ai ajouté les Impressions poétiques. J’ai vécu la musique de Grieg de très près quand j’étais en Suède, mais maintenant que suis installé depuis une quinzaine d’année en France et que j’ai eu l’occasion de fréquenter bien d’autres répertoires, je bénéficie d’une distance, d’un recul, qui sont profitables pour mieux comprendre les particularités de la musique du Nord, et d’une forme de nostalgie peut-être aussi…
J’apprécie d’autant plus la musique d’un créateur profondément humain, qui cherchait à s’exprimer toujours avec le maximum de simplicité. Grieg ne sur-développe jamais, mais laisse venir les choses naturellement. En mûrissant, en approfondissant chaque pièce en vue de mon enregistrement, j’ai mieux compris l’évolution du langage de Grieg, sa progression vers quelque chose de plus intériorisé, d’un peu plus abstrait et immatériel aussi, quelque chose d’impressionniste peut-être. Grieg a exercé de l’influence sur Debussy et sur Ravel ; il faut se souvenir que sa musique a été très jouée en France à la fin du XIXe siècle.
Comment avec vous conçu le programme du récital que vous donnez le 4 mai à l’Athénée ?
D. P. : J’y accorde évidemment une large place à Grieg. J’ai sélectionné une pièce représentative de chaque cahier, dix morceaux qui retracent l’itinéraire du compositeur de 1867 à 1901. J’y ajoute les Impressions poétiques, un recueil très important pour moi car il est le dernier écrit par Grieg pour le piano, une sorte de testament. Il s’agit d’une musique très forte mais jamais ostentatoire, d’une très grande intériorité. J’ai par ailleurs choisi la 7ème Sonate en ré majeur de Beethoven et Après une lecture de Dante de Liszt, un autre tempérament romantique et un choix logique quand on se souvient des encouragements que Liszt prodigua à Grieg.
Faut-il en conclure que vos prochains concerts seront dominés par Grieg ? D. P. : Pas uniquement. Je vais avoir bientôt l’occasion de redonner le Concert d’Ernest Chausson que j’avais joué à la rentrée passée à Cortot avec des musiciens de l’EOP, avec les mêmes instrumentistes mais à Vendôme cette fois (16 mai). Grieg sera présent mais beaucoup aussi Schumann lors du récital de la mezzo Klara Csordas que j’aurai le plaisir d’accompagner à Paris (20 mai à L’Archipel). Enfin, j’ai mis en route l’an dernier une intégrale des 32 Sonates de Beethoven dont je donnerai la troisième partie en juin à Paris (6 juin à l’Eglise Suédoise, 14 juin à la Maison Heinrich Heine de la Cité Universitaire). J’ai décidé de prendre le temps pour ce projet et de l’étaler sur quatre ans, à raison de deux programmes par an.
Propos recueillis par Alain Cochard, le 25 avril 2009
Récital de Daniel Propper. Beethoven, Grieg, Liszt. Théâtre de l’Athénée. Lundi 4 mai 2009 – 20h. Rés. 01 53 05 19 19
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Photo : DR
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