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Adam Laloum en récital au Théâtre des Champs-Elysées – La musique pure – Compte-rendu
D’apparence fragile, Adam Laloum avance sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées, comme sortant d’un rêve. Il ne faut pourtant pas longtemps pour se rendre compte de l’autorité et de l’assurance de ce musicien hors pair qui capte immédiatement l’attention dans un programme dense consacré aux Davidsbündlertänze op. 6 de Schumann (1) et à la dernière sonate de Schubert.
Maître de ses émotions mais capable de dispenser des trésors d’imagination et de mettre en valeur la couleur orchestrale d’un piano tout en nuances, le soliste imprime aux Davidsbündlertänze une grande liberté de ton avec un parfait sens du chant, du rythme, ménageant des transitions d’une fluidité naturelle. Un fil d’Ariane parcourt l’ensemble de l’exécution et donne son unité à ces dix-huit pièces contrastées, d’apparence disparates.
Concentré, Laloum embrasse la Sonate en si bémol majeur d’un même élan alliant simplicité, qualité de respiration, pulsation frémissante. Son jeu sensible, mais aussi emporté, va au fond de l’âme. Technique parfaite, sans ostentation, uniquement centrée sur la musique pure. Face à une telle interprétation, on comprend pourquoi les jurés du Concours Clara Haskil ont fait d’Adam Laloum leur lauréat en 2009.
Michel Le Naour
(1) A propos de Schumann, rappelons que Laloum a signé une très belle version de la Grande Humoresque op. 20 et de la 1ère Sonate op. 11 chez Mirare (MIR 194)
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 10 avril 2016
Photo © Mirare.fr
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