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Amaya Dominguez - Nuit et Mystères
En 2006, nous l’avions désignée comme la « perle » du stage de chant de François le Roux à l’Académie Ravel. On est heureux de constater que la mezzo-soprano Amaya Dominguez tient toutes ses promesses et multiplie les apparitions dans les répertoires les plus variés, à l’opéra comme au concert ou en récital.
Dimanche prochain à l’Amphithéâtre de Cité de la musique, elle donnera aux côtés du pianiste Martin Surot un récital intitulé « Nuit et Mystères » - où le chant et le piano solo se mêlent. « J’aime construire mes programmes à partir d’un fil conducteur, explique-t-elle ; le récital se transforme ainsi en voyage, tant pour les interprètes que pour le public. » La nuit a inspiré bien des musiciens et c’est une « nuit dans tous ses états » que l’on découvre dimanche, « de la nuit assez lumineuse de Debussy à celle synonyme de mort de Schubert en passant par Mendelssohn et Grieg : un nuit fantastique peuplée d’elfes et de sorcières.»
Une occasion de juger du potentiel vocal et du sens poétique d’une chanteuse doublée d’une remarquable diseuse.
Mais Amaya Dominguez endosse également depuis le début de l’année le costume de Dorabella dans une originale production itinérante du Cosi fan tutte de Mozart mis en scène par Yves Beaunesne. Singulier, ce Cosi l’est en effet car il se donne en version « de chambre », la partie d’orchestre étant réduite pour instruments à vent et tenue par l’Ensemble Philidor. Le spectacle a déjà tourné depuis le début de l’année (Bourges, Orléans) et on le retrouve bientôt à Gap, Fontainebleau, puis au Théâtre de l’Athénée (du 31 mars au 4 avril), étape parisienne d’un itinéraire qui se terminera début mai à Angoulême.
Pour la première Dorabella de sa carrière, Amaya Dominguez apprécie un contexte chambriste « qui permet d’aller très loin dans les nuances – et Mozart a écrit beaucoup de pianissimos. Il très agréable d’être accompagnée par des instruments qui « respirent » et ne risquent jamais de couvrir la voix». L’artiste apprécie beaucoup aussi le principe d’une tournée avec de nombreuses reprises en des lieux différents, « car rien ne remplace l’expérience de la scène et du public ; cela permet d’aller de plus en plus loin dans l’exploration du rôle. »
Amaya Dominguez ne néglige pas pour autant les oeuvres du XXe siècle et d’aujourd’hui. Celle qui fut en 2002 la créatrice du Pierrot Lunaire en Lettonie – et oui, il y aura fallu tout ce temps ! -, prépare en ce moment le rôle de la nymphe Lénonide dans Pastorale de Gérard Pesson, un ouvrage qui sera créé en juin prochain (du 18 au 24) au Châtelet sous la baguette de Jean-Yves Ossonce.
Enfin, la curiosité musicale pousse l’artiste d’origine franco-espagnole à explorer d’autres territoires encore, telle la musique séfarade. Avec ses amis Kevin Seddiki (guitare et zarb) et Guillaume Lacoste (guitare), elle envisageait initialement de travailler sur la musique espagnole « Vers 2003, j’ai découvert un recueil de chants séfarades, j’ai été immédiatement séduite par l’extraordinaire liberté qu’offre cette musique de tradition orale. » Un autre aspect du talent, décidément bien occupé, d’Amaya Dominguez.
Les projets se multiplient en ce moment pour la jeune mezzo : parmi bien d’autres, la Cybèle d’Atys au Festival de la Chabotterie les 11 et 12 août et, en octobre, Malika dans une production de Lakmé proposée par l’Opéra de Rouen.
Alain Cochard
Récital « Nuit et Mystères ». Dans la série « Carte blanche aux jeunes solistes du Conservatoire ». Dimanche 8 mars à 18h (entrée libre). Cité de la Musique – Amphithéâtre. Œuvres de Debussy, Mendelssohn, Grieg, Schubert, Schumann, etc.
Programme détaillé de la Cité de la musique
Photo : DR
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