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Bach en Combrailles fête ses vingt ans – Continuité et renouvellement – Compte-rendu
Certes peu poétiques, les chiffres, à l'heure de ce bilan de transition, disent à merveille l'ancrage de la manifestation dans le terroir local et auvergnat : un tiers chacun du public, le dernier tiers venant de Paris et des grandes villes françaises, mais aussi d'Europe du Nord (Belgique, Pays-Bas, Allemagne…). Si le budget moyen sur la décennie 2004-2014 tournait autour de 120 000 € par édition, la reconnaissance nationale et internationale du Festival ainsi que l'augmentation tant du nombre des mécènes que des dotations consenties en découlant – ainsi la Fondation Orange et la Sacem ont-elles permis le financement de la cantate d'anniversaire commandée à Philippe Hersant – l'on fait sensiblement évoluer : passé à quelque 150 000 € en 2017, le budget, en cette année 2019 exceptionnelle, s'élève à 205 000 € – dont un quart provenant de la billetterie, essentielle (données 2018) –, budget considérable pour une structure comme Bach en Combrailles mais bien en-deçà de celui de tant d'autres festivals – que de merveilles proposées en regard de cette relative modestie de la manne financière !
Piloté par l'association Bach en Combrailles (créée six mois avant la première édition de l'été 1999) et porté à bout de bras notamment par les bénévoles (toujours une cinquantaine, eux-mêmes en constant renouvellement), le Festival, traditionnellement précédé de l'Académie d'orgue de Pontaumur animée par Helga Schauerte, met en valeur l'ensemble du territoire de Haute-Combraille, d'églises en églises, seule celle de Pontaumur possédant un orgue, dont on a déjà conté l'incroyable histoire. Copie de l'orgue joué par le jeune Bach à Arnstadt, celui de Pontaumur, d'esthétique baroque allemande et signé François Delhumeau, a été inauguré en 2004 par Marie-Claire Alain et Gottfried Preller, titulaire de l’orgue jumeau d’Arnstadt : il fête donc cette année ses quinze ans.
D'une construction soignée et récemment expertisé, il est en parfait état structurel (l'amplitude thermique impose pourtant de redoutables chocs, au gré des saisons, aux multiples composantes de l'instrument) mais nécessite, ainsi que les éditions précédentes l'ont clairement montré et de nouveau les concerts de 2019, un grand relevage, normal après une quinzaine d'années, ainsi qu'une réharmonisation de sa palette, en particulier des jeux de mixtures, l'ensemble de la mécanique devant également faire l'objet d'une minutieuse révision. Il s'agit là d'un impératif majeur pour les années à venir, comme l'a souligné Antoine Anquetil, président de l'association, lors de l'assemblée générale extraordinaire du 15 août (dans le cadre des fameux Café-Bach, chaque matin à dix heures en la Salle des Fêtes de Pontaumur). Pour l'édition 2020, 2021 ? La réaffirmation d'une esthétique instrumentale fin XVIIe siècle pourrait également orienter les futures programmations vers Buxtehude et, de manière générale, les prédécesseurs et précurseurs de Bach, alors que les maîtres du XVIIIe siècle avaient été mis plus sensiblement à l'honneur lors des dernières éditions. Rappelons qu'il s'agit d'un orgue sans titulaire, accessible sur demande et qui sur l'ensemble de l'année fait l'objet de nombreuses visites (quelque 500 personnes par an), également de scolaires, sous la houlette des bénévoles.
Ouverte le dimanche 11 août à Châtel-Guyon (non pas au Théâtre comme prévu, dont le local technique venait d'être inondé par les pluies d'orage, mais au gymnase – quelques heures seulement pour rapatrier la manifestation !, avec la bonne surprise d'une acoustique satisfaisante) par l'Orchestre d'Auvergne que dirigeait Patrick Ayrton, directeur artistique de Bach en Combrailles de 2004 à 2016, la programmation 2019 aura elle aussi apporté son lot de nouveautés. Ainsi le spectacle « Papa Bach ! », en création au cinéma La Viouze d'Ancizes-Comps le mercredi 14, pour enfants de 7 à 77 ans et bien au-delà. Trois des enfants de Bach – incarnés avec fraîcheur et légèreté par Lise Viricel (soprano), Mathieu Valfré (clavecin) et Alice Julien-Laferrière (violon, mais aussi clavecin) –, tous jouant et chantant, préparent un cadeau d'anniversaire pour leur Cantor de père. Coécrit par les interprètes – L'ensemble Artifices – avec Karin Serres, mis en scène et scénographié par Pénélope Lucbert, ce délicieux survol apparut telle une entrée en matière idéale à l'adresse d'un public découvrant potentiellement l'œuvre monumentale de Bach. Car si le Festival fête dans la continuité et le renouveau ses vingt ans, le public lui aussi se renouvelle – nombre d'enfants, soit en partie le public des prochaines années, auxquels il faut donner quelques clés d'écoute.
Les grandes œuvres de Bach ont déjà été données au Festival des Combrailles (Passions, Messe en si à deux reprises, L'Art de la Fugue… – et 15% des Cantates, soit une belle marge pour l'avenir), mais jamais encore, dans son intégralité, L'Offrande musicale BWV 1079. C'est à l'ensemble Le Petit Trianon, en l'église du Montel de Gelat le mercredi soir, que revint l'honneur d'y remédier, et de la manière la plus vertigineuse qui soit. Précédemment donné à Bruges (les interprètes possèdent admirablement l'œuvre, éprouvée à plusieurs reprises en public) et coproduit par la Fondation Royaumont, ce concert marquait la fin de la résidence de Jean-Luc Ho, trois années durant (2017-2019), et faisait le lien avec son actuelle résidence à Royaumont (2018-2020). Le programme-miroir proposait tout d'abord la Sonate en trio Wq. 145 de Carl Philipp Emanuel Bach (vers 1740, pour violon et flûte avec triple continuo), annonce de celle de Bach père, épicentre de L'Offrande musicale (1747) – au violon mordant d'Amandine Solano répondant le violoncelle habité de Cyril Poulet, les violes de gambe poétiques de Sarah van Oudenhove (dessus et basse pour L'Offrande) et le traverso merveilleusement boisé, au timbre planant et clarissime d'Olivier Riehl. Une pleine et ardente densité, dès le Ricercar à trois voix magnifié par Jean-Luc Ho au clavecin dans toute sa riche inventivité (un enregistrement de l'œuvre devrait bientôt suivre, mais aussi L'Art de la Fugue à l'orgue Ahrend de Porrentruy, d'après Gottfried Silbermann), ainsi qu'une expressivité extrême et stylée sont la marque de cette interprétation de L'Offrande musicale, sur des tempos globalement vifs et formidablement assumés, jusqu'à l'étourdissement de la fameuse Sonate en trio, néanmoins toujours d'une insigne lisibilité. À marquer d'une belle pierre blanche dans la mémoire du Festival.
À l'issue de l'assemblée générale extraordinaire du jeudi matin, les festivaliers avaient rendez-vous en l'église de Pontaumur pour l'audition d'orgue quotidienne, à entrée libre, donnée par de jeunes musiciens en début de carrière (mais aussi, le mardi 13, par Jean-Luc Ho avec la participation d'Olivier Riehl au traverso, lequel donnait ce même mardi, au Puy-Saint-Gulmier, l'unique « nocturne », à 23 heures, du Festival 2019). David Sénéquier y fit retentir Froberger, Bach (JS et CPE), Mendelssohn. Les moyens sont vifs et d'une aisance à toute épreuve, mais tant de prestesse entre en conflit avec l'éloquence et la déclamation, amoindrissant les possibilités d'approfondissement des textes. Beaucoup de qualités, bousculées par une énergie qui gagnerait à être sensiblement « économisée ».
Le concert de l'après-midi permit de revoir la jolie église perchée de Miremont pour un récital solo de la violoniste Alice Julien-Laferrière, entendue la veille. Un programme concocté en toute liberté, que la musicienne, qui aime présenter les œuvres au public et le fait avec talent, intitula « Suites à ma manière ». Une vraie nature d'artiste, vive et sensible, alliant exigence et sourire, virtuosité musicale et poésie. Bach, bien sûr, mais avec un Prélude de Bononcini en ouverture de la Partita n°2 BWV 1004, entendue jusqu'à la Gigue – apothéose de la danse – mais sans la Chaconne. Puis Bach encore, partageant l'affiche, dans une Suite ad hoc, avec Tartini et Telemann, suivis de l'Autrichien Johann Joseph Vilsmayr dans une Suite en la majeur puisant en fait à plusieurs des siennes, enfin de nouveau Bach (dont une Allemande reprise d'une Partita pour flûte) en dialogue avec Pisendel et Telemann. Bref, Bach et ses contemporains, un peu avant, un peu après, le tout jubilatoire, jusqu'au bis : une dernière Gigue pour la route, reprise d'une Suite pour luth. L'art d'élargir un répertoire déjà considérable tout en offrant à l'auditeur la stimulante sensation de découvrir en permanence de nouveaux horizons.
Le concert du jeudi soir, dans la grande église de Giat, était consacré à une œuvre phare du Festival, naguère entendue au clavecin par Patrick Ayrton (2002), puis dix ans plus tard au piano par Zhu Xiao Mei, mais aussi à l'orchestre avec Les Siècles et François-Xavier Roth (2006) et par un quatuor de saxophones, Le Marquis de Saxe (2011) : les Variations Goldberg BWV 988. Le cycle était de nouveau proposé au clavecin, un somptueux deux claviers signé « Lathuy 2009 », sous les doigts de Julien Wolfs, déjà admiré en Combrailles avec sa formation Les Timbres lors de l'édition 2017 (2) – Jean-Luc Wolfs, père du musicien, dont la mère est aussi claveciniste, est facteur de clavecins à Lathuy, dans le Brabant. Œuvre sans filet par excellence, les Goldberg sont un monde en soi dont l'Aria initiale et terminale condense toutes les potentialités – et ici plus que jamais, Julien Wolfs réussissant d'emblée à y suggérer tous les contrastes rencontrés par la suite dans les Variations, somme expressive absolue dans sa diversité sous-tendue d'une agogique sobre et savamment évaluée, la densité de la vivacité l'emportant globalement sur la pure vélocité, néanmoins confondante, et plus encore dans la seconde partie de l'ouvrage – au-delà de la « rupture » de la Variation 15 (Andante au tempo quasi suspendu, sur une registration luthée donnant la sensation, captivante, d'un jeu au plectre) et de l'imposante ouverture à la française de la Variation 16 –, les nombreuses sections à deux claviers et avec force croisements de mains entraînant l'auditeur jusqu'à de vertigineux sommets (Variation 20 !), sans renoncer jamais à la fluidité et à la souplesse d'un jeu aussi malléable que rigoureusement pensé. Simplicité et sobriété de l'interprète achevèrent d'emporter l'adhésion d'un public transporté qui fit un triomphe à ces Goldberg de haut lignage.
Le Café-Bach du vendredi matin offrait une première rencontre avec Philippe Hersant (la seconde le lendemain après-midi), par trois fois mis à l'honneur lors de cette édition 2019, à commencer par le concert du mardi 13 en soirée, à Herment, des œuvres du compositeur répondant à Johan Krüger, Bach et Scarlatti dans l'interprétation du Chœur Sequenza 9.3 de Catherine Simonpietri, elle-même présente lors de cette chaleureuse discussion à bâtons rompus, tout comme les musiciens du concert de ce vendredi après-midi, le Duo Les inAttendus. Après quoi l'audition d'orgue de midi fut en quelque sorte l'absolu contraire de celle de la veille. Arthur Scandola avait opté pour la Partita BWV 770, qui pourrait n'être pas de Bach et qui, dans tous les cas, demande une énergie et une continuité qui faisaient somme toute défaut, quand bien même le jeu ne manquait ni d'élégance, ni de présence. S'ensuivit le Prélude (ou Toccata) et Fugue en mi majeur BWV 566, chef-d'œuvre de jeunesse lui aussi insuffisamment porté, un peu comme si le jeune musicien ne percevait pas exactement ce qu'il donne à entendre : « lenteur » relative de la première Fugue, dont il faut alléger ou libérer au maximum la matière instrumentale afin de lui restituer toute son aérienne puissance d'évocation sur son séduisant sujet fantasticus en notes répétées, de même pour la seconde, dont le rythme pointé peinait à prendre son envol. D'indéniables qualités, encore incomplètement mises en œuvre.
Avant le concert de 16 heures en l'église de Mérinchal (Creuse), l'audition de Pontaumur fut suivie d'une longue après-midi de répétition pour la création, le lendemain soir, de la cantate d'anniversaire du festival – tout comme Bach en écrivit pour l'anniversaire des princes qu'il servait. Où l'on eut le bonheur de retrouver Lionel Sow, passé de la Maîtrise Notre-Dame de Paris au Chœur de l'Orchestre de Paris, dirigeant Les Timbres – nouvel ensemble en résidence de Bach en Combrailles – et le Chœur Sequenza 9.3. Pendant que France 3 tournait un reportage diffusé le soir même, on put donc entendre des extraits de la Cantate chorale de Philippe Hersant Nun komm, der Heiden Heiland, choral de Luther qui avait fait l'objet d'une conférence d'Éric Lebrun en 2017, avec mission pour le musicien de s'en tenir à l'instrumentarium de la principale œuvre inscrite au programme du même concert, en clôture du Festival, la Cantate de Bach Wir müssen durch viel Trübsal BWV 146. Les mêmes moyens instrumentaux et vocaux pour deux univers en aussi parfaite harmonie que magnifiquement différenciés. À commencer, dans l'œuvre d'Hersant, par un soudain crescendo des voix et instruments couronné en apothéose, à faire frissonner l'auditoire et immédiatement suivi d'une élégiaque intervention, en tribune, de la viole de gambe solo, pur enchantement. À noter une importante partie d'orgue, avec aux claviers Nicolas Bucher, directeur du Centre de Musique Baroque de Versailles : Pontaumur est l'un des rares lieux, sinon le seul en France, où l'on peut accompagner des cantates au grand orgue, la proximité physique de l'instrument, sur une tribune peu élevée, permettant un dialogue avec les autres musiciens tout simplement optimal. Impossible, après, de se contenter d'un simple positif, aussi raffiné soit-il, tant la présence d'un orgue de tribune est incomparable. Vincent Morel, directeur artistique de Bach en Combrailles depuis 2017, songe de plus en plus à la possibilité d'un label discographique du Festival à même d'en pérenniser les productions, si particulières du point de vue phonique, qu'il s'agisse de Bach ou, tout naturellement, de cette Cantate commandée à Philippe Hersant.
Il fallait pourtant quitter Pontaumur, laissant Bach et Hersant – ce dernier participant activement à l'intense répétition – pour Mérinchal où nous attendait l'un des programmes les plus étonnants de l'édition 2019. Où l'on entendit tout d'abord, en introduction, quatre jeunes musiciens de l'École de Musique intercommunale Pongibaud Sioule et Volcans (dont la classe de violon compte pas moins de quarante élèves !), avec à l'accordéon son directeur, Claude Sauvage, le temps d'une brève Sinfonia de Gluck – ou comment rappeler le versant pédagogique extrêmement dynamique et indissociable de Bach en Combrailles, tout au long de l'année. De cette mise en oreille, le concert de l'après-midi conserva l'un des protagonistes : l'accordéon, au subtil Vincent Lhermet répondant l'un des plus beaux noms de la viole de gambe, Marianne Muller, leur duo portant à juste titre l'explicite intitulé Les inAttendus. Bach ne pouvait qu'être dans son élément, l'accordéon jouant avec naturel la partie de clavier des Sonates pour clavecin et viole de gambe : n°1 BWV 1027, qui existe dans une version pour deux flûtes et continuo (et dont Bach a transcrit pour orgue seul un Allegro devenu le Trio BWV 1027a – ceci mentionné au cas où il serait encore nécessaire de « justifier » le principe de la transcription, que Bach pratiqua allègrement toute sa vie, mais qui à Mérinchal laissa perplexe une petite partie de l'assistance, du moins quant à la présence de l'accordéon), puis n°3 BWV 1029, le chant des deux instruments se révélant d'une beauté et d'une pureté somptueusement accordées à un sens des nuances dynamiques et de leur progression des plus raffinés.
Trois pièces étonnantes et magnifiquement inventives de Philippe Hersant ponctuaient ce versant baroque. Le chemin de Jérusalem pour viole solo, Marianne Muller délaissant la viole à six cordes des Sonates de Bach pour une viole à sept cordes (avec cette fameuse corde ajoutée par Monsieur de Sainte-Colombe), inspiré du labyrinthe des cathédrales médiévales où le croyant revivait à genoux le Chemin de croix du Christ, page lancinante passant de la plus extrême gravité à une violence exacerbée ; Tarentelle pour accordéon solo, non pas dans la veine aimable d'un Rossini, mais illustration pour ainsi dire expressionniste de la vraie danse populaire de l'Italie méridionale, en lien avec la tarentule et la frénésie de ses proies, Hersant recourant entre autres au saisissant bellow shake (technique du « soufflet secoué ») pour restituer de manière hypnotique le tremblement serré, douloureusement intense, quasi hystérique et d'une sidérante brièveté, ressenti par les victimes incapables de le contrôler – mais en l'occurrence maîtrisé avec un art consommé par l'interprète !, la pièce passant de la transe à l'épuisement le plus complet. Fascinant. Inspirée d'une berceuse élisabéthaine, la dernière pièce de Philippe Hersant, Lully Lullay, réunissait viole et accordéon : tout un monde imprévisible de contrastes acérés, de l'innocente douceur à l'emportement le plus grinçant. Deux bis en rupture totale de ton furent offerts aux festivaliers impressionnés : la Passacaille du Persée de Lully (qui n'avait rien à voir avec la berceuse élisabéthaine), puis une page de John Dowland, danse tour à tour tendre, vive et légère, le temps d'un soupir d'une envoûtante et sobre élégance.
Le concert de ce vendredi soir, anniversaire oblige, prit la forme d'un grand dîner à la Salle des Fêtes de Pontaumur, mais non sans musique, le Josselin Hazard Quartet, du nom du batteur de la formation, entendu début août au Festival Jazz in Marciac, insérant au cœur de son propre répertoire une approche authentiquement singulière de la mélodie du choral Nun komm, der Heiden Heiland…
Michel Roubinet
(2) www.concertclassic.com/article/19e-festival-bach-en-combrailles-renouveau-dans-la-fidelite-compte-rendu
Églises du Montel de Gelat, Pontaumur, Miremont, Giat, Mérinchal ; cinéma La Viouze d'Ancizes-Comps, Salle des Fêtes de Pontaumur (Puy-de-Dôme et Creuse), 14-16 août 2019 / www.bachencombrailles.com
Photo Alice Julien-Laferrière © Antoine Thiallier
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