Can Çakmur avait à peine plus de vingt ans lorsque le 10^e Concours International de Hamamatsu l’a couronné de son Premier Prix en 2018. Dans la foulée, le jeune pianiste turc a signé son premier enregistrement pour BIS ; un programme très diversifié qui, des Variations en fa mineur – impitoyable test d’intelligence musicale – jusqu’à Sacrifice de Fuyuhiko Sasaki, en passant par une admirable suite En plein air de Bartók, séduisait de bout en bout. Quelques mois plus tard, toujours pour BIS, le Schwanengesang de Schubert transcrit par Liszt, accompagné des Quatre Valses oubliées, est venu confirmer ces excellentes premières impressions, servi par une interprétation d’une exceptionnelle densité poétique. Elle rend compte, à un degré rarement atteint dans la discographie, de la formidable appropriation créatrice à laquelle le pianiste compositeur s’est ici livré. D’une magnétique noirceur Der Doppelgänger suffit pour comprendre à quel interprète — à quel imaginaire – on a affaire ...
 

Haut lieu du piano à Paris, et désormais réputé pour sa capacité à repérer et programmer des talents d’exception à l’orée de leur carrière, l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton ne pouvait passer à côté d’un artiste du calibre de Can Çakmur – qui a précédemment fait une apparition dans la capitale, salle Cortot, en mars 2019 lors d’un soirée partagée avec Keigo Mukawa (lui aussi lauréat du 10e Concours de Hamamatsu – 5e Prix). On se pressera le 10 décembre, avenue du Mahatma Gandhi, pour découvrir un bel et exigeant programme réunissant le Klavierstück op. 11/2 de Schoenberg, la Sonate D. 959 de Schubert et, sorte de résumé en trois opus du piano de Robert Schumann, les Papillons, la Sonate n° 2 et les Chants de l’aube. Fabuleux voyage poétique en perspective ...