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Christoph von Dohnányi à l’Orchestre de Paris - Vision d’architecte - Compte-rendu
Christoph von Dohnányi retrouve toujours avec le même bonheur l’Orchestre de Paris dont il fut, entre 1998 et 2000, principal chef invité et conseiller artistique. A 84 ans, bon pied bon œil, ce musicien d’expérience fait toujours preuve de la même assurance dans un répertoire qu’il connaît à la perfection et dirige par cœur.
L’Ouverture du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn a un peu de mal à trouver ses marques et les musiciens paraissent se chauffer, d’autant que le public lui-même ne s’est pas installé dans le concert. Dans le Concerto pour piano n° 3 de Beethoven, accompagné de manière très classique, le pianiste allemand Martin Helmchen ne pénètre jamais la partition dans ses profondeurs et déploie un jeu très digital, poétique, au superbe toucher (Largo), sans jamais accentuer les contrastes dans les mouvements extrêmes, ce qui laisse sur sa faim.
Avec la Symphonie n° 9 « La Grande » de Schubert, Dohnányi remet les pendules à l’heure par un sens de la construction plus germanique que viennois où les bois et les cuivres chauds et colorés des musiciens parisiens délivrent des sonorités de rêve. Pas de drame dans cette exécution sereine et ferme où le mouvement de la marche du Wanderer l’emporte sur les gouffres amers (Andante con moto). Une conception où la hauteur de la vision le dispute à la maîtrise formelle. De la belle ouvrage !
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 15 janvier 2014
Photo @ DR
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