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Claire-Marie Le Guay, Jérémie Rhorer et le Cercle de l’Harmonie à Aix-en-Provence – Un concert bonheur pour les soignants
Il faut dire qu’entre le concerto, la symphonie et la Sérénade « Une petite musique de nuit », le programme parlait aux oreilles de tous, avec un orchestre sur instruments d’époque aux sonorités toujours bien caractérisées. Servie par des cordes chaudes et soyeuses du Cercle de l’Harmonie, la Sérénade KV 525, la dernière écrite par Mozart, ouvrait la soirée en beauté avec l’un des plus fameux thèmes de la musique classique.
Fougue et passion, un peu plus tard, ont présidé à la direction de la plus romantique des symphonies de Mozart, Jérémie Rhorer livrant une lecture pour le moins énergique de cette partition reflet des tourments d’un compositeur pleurant la mort de sa fille et, entre les notes, déplorant l’impopularité dont il souffrait de la part de certains.
Entre les deux œuvres, Claire-Marie Le Guay était conviée dans le Concerto KV 488. Pour la circonstance, la pianiste jouait un instrument vénérable, un Pleyel de 1892 au son rond, aux couleurs boisées, mais qui n’a pas, et c’est normal, le potentiel de percussion et de projection d’un piano moderne. Alors, pour profiter pleinement des sonorités si particulières de l'instrument et des qualités d’une interprète au toucher aérien et précis, il fallait être des plus attentifs à l’heure du sublimissime Adagio, ce second mouvement auquel, avec délicatesse et passion, Claire-Marie Le Guay, libérée d’un dialogue parfois légèrement déséquilibré entre son instrument et la puissance de l’orchestre, a donné une lumineuse interprétation. Un beau moment savouré par un public attentif et heureux.
Michel Egéa
Photo © DR
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