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Compte-rendu - Daniel Harding et les Wiener Philharmoniker - Aimez-vous Brahms ?
Une idée fixe hante la Seconde Symphonie de Brahms : une tempête musicale que les chefs rendent en général si anecdotique qu’on n’en perçoit pas les retours. Daniel Harding construit son interprétation autour de ces climax soufflant, créant une dramaturgie inédite, entraînant les Wiener Philharmoniker très loin dans une œuvre qu’ils connaissent pourtant intimement. Relecture drastique, passionnante, qui n’aura pas manqué d’agacer les caciques de la critique, mais qui rappelle à quel point le jeune chef anglais relit les partitions les plus courues. Simplement prodigieux, excitant, exaltant.
On s’y remboursait d’une première partie bien quelconque où les Viennois ne cachaient ni leur désordre ni leur fatigue : Le Songe d’une Nuit d’été se plaçait trop ostensiblement sous les braiments de Bottom, avec une Marche Nuptiale à fuir de platitude, sans le petit grain de folie qu’il lui faut pour éclater vraiment, une Ouverture aux violons décalés, un Scherzo déparés par des souffleurs en quête de justesse et un Nocturne atone.
Peu de mystère dans l’Ouverture du Freischütz pourtant rendue au théâtre quelques jours auparavant avec le même Harding (oui, mais avec Dresde alors), la morne étude de gris coloré pour Black Rain selon Takemitsu, tiré vers une tiède abstraction, non décidément c’est pour la Deuxième de Brahms qu’on se souviendra de cette soirée. Et aussi pour une petite révolution : ni Rainer Küchl ni Rainer Honeck en Konzertmeister, mais une dame !
Jean-Charles Hoffelé
Paris, Théâtre des Champs-Elysées le 22 juin 2009
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Photo : DR
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