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Compte-rendu : Duo de rêve - Antoine Tamestit et Cédric Tiberghien
Il n’est pas si fréquent d’assister à un concert où les artistes vivent la musique avec la même plénitude. Avec l’altiste Antoine Tamestit et le pianiste Cédric Tiberghien, ce sentiment prévaut continûment. La Sonate « Arpeggione » de Schubert bénéficie d’une réalisation en tous points remarquable par le dosage des moindres intentions sans jamais contredire un discours large et au lyrisme épanoui. A chaque instant, les voix des deux instruments se correspondent et se fondent d’une manière idéale. Le même enchantement transparaît dans le Lachrymae de Benjamin Britten (dix variations contrastées composées en 1950 d’après une chanson de Dowland), d’une subtilité de ton saisissante.
La Sonate n°1 en fa mineur de Brahms profite de la profondeur et la densité du clavier de Tiberghien, prolongeant les élans d’un alto à la sonorité mordorée (un Stradivarius de 1672) effleuré par l’archet souverain et souple de Tamestit. Le bis (une transcription du lied de Schubert Nuit et Rêves), est de la même veine, créant un climat hypnotique par la grâce et l’élégance de deux interprètes en totale communion d’esprit.
Michel Le Naour
Paris, Théâtre du Châtelet, le 28 février 2010
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Photo : DR
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